Imaginez. Vous êtes à La Sarre, au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, et vous croisez son président d’honneur, l’auteur d’Amos Daragon, Bryan Perro en personne! Cela se déroulerait quelque part, entre le 23 et le 26 mai 2013. Une aventure dont vous êtes le héros…
Pour moi, cette histoire débute par un coup de téléphone de Bryan Perro, un frisquet matin de février. Je veux tout savoir. D’abord, pourquoi il endossera le costume de président d’honneur? «J’accepte d’être le porte-parole des causes auxquelles je crois vraiment. En tant qu’écrivain, j’ai assisté à presque tous les Salons du livre d’Abitibi-Témiscamingue. Comment ne pas aimer venir ici? Le public est au rendez-vous, prêt à rouler des kilomètres pour être là. On dirait que chez vous, tout le monde lit, quel que soit son métier. Des gens se promènent avec des paniers d’épicerie pour pouvoir transporter tous les livres qu’ils achètent. Je n’ai jamais vu ça ailleurs. De plus, y’a qu’en Abitibi où tu peux jaser de hockey avec un agriculteur pour ensuite parler de livres, comme si de rien n’était.
C’est chouette de pouvoir mettre un visage sur mes lecteurs. Je me souviens un jour, madame Pageau du Refuge pour animaux vient me voir toute enthousiaste pour faire signer ses livres. Tu voyais qu’elle trippait vraiment sur ce que j’écrivais. J’aime ça savoir qui achètent mes livres, en quelles circonstances, ce qu’ils aiment ou pas. C’est très motivant. Et je tiens compte de ce qu’ils me disent. S’ils aiment un personnage, je ne vais pas le faire mourir dans mon prochain livre!»
Pour Bryan Perro, la lecture enrichit la vie. Alors il lit beaucoup. D’abord pour son travail d’éditeur et puis il profite de ses temps libres pour découvrir des auteurs. D’ailleurs, Perro Éditeur présentera quelques primeurs à La Sarre. Notamment les deux premiers tomes de Laura St-Pierre, la nouvelle série jeunesse de Linda Corbo dont il parle avec beaucoup d’enthousiasme. Pas de nouvel Amos Daragon toutefois, que des rééditions sous sa propre étiquette.
Écrivain discipliné, Bryan Perro débute chaque journée en agençant jusqu’à 1500 mots, afin de donner vie aux personnages chéris de ses lecteurs. Ce qu’ils ignorent, c’est que si Amos Daragon poursuit encore ses aventures, ses fans le doivent à une rencontre déterminante entre Perro et l’auteur de Bob Morane, Henri Vernes. Épuisé par cinq années de conférences à travers la francophonie, Perro avait décidé de faire faux bond à son personnage. «On n’abandonne pas ses lecteurs. Vous n’écrivez pas pour vous, mais pour eux», l’avait averti Vernes.
Les salons du livre sont une longue histoire d’amour pour Bryan Perro : «J’avais environ 12 ans et ma mère m’a amené au Salon de Montréal. Je n’étais pas un grand lecteur à l’époque et franchement, je ne me souviens pas quels auteurs j’ai rencontrés, mais ce dont je me rappelle très bien, c’est d’avoir ressenti l’effervescence qui régnait dans la place et de m’être dit : moi aussi je veux faire partie de ce monde!»