Le tout débuta par la crise de 1929; les scieries qui assuraient le développement et la prospérité des villages déclarèrent faillite. Les sous-traitants forestiers et les marchands de bois cessèrent leurs activités et les colons en furent doublement  touchés. Plusieurs familles quittèrent l’Abitibi.

La situation économique se replace au milieu des années 30 dans la région, par l’ouverture de plusieurs mines et par  l’apparition de nombreuses paroisses, à la suite de la mise en place des plans de colonisation.

L’augmentation du tarif douanier imposé par les Américains sur le bois d’œuvre a des conséquences désastreuses pour le secteur du bois de sciage.  Le nouveau tarif force la fermeture des principales scieries de plusieurs villages : Macamic, La Reine, La Sarre, Amos, Barraute et Senneterre. 

De plus, la faillite en 1931 de l’usine de l’Abitibi Power & Paper d’Iroquois Falls entraîne celle de la plupart de ses sous-traitants forestiers pour lesquels travaillaient la majorité des colons.

En 1934, Howard Bienvenu de La Sarre poursuit ses activités, mais ne coupe que le bois de la cour.  Manquant de liquidité, la compagnie ne pouvant payer ses travailleurs, ceux-ci sont logés et nourris en échange de leur travail.  La crise qui sévit dans l’industrie du bois entraîne le départ de 1600 personnes vivant en Abitibi.

Grâce aux programmes gouvernementaux,  les plans Gordon et Vautrin amènent dès 1932 des contingents de colons en Abitibi. Les scieries fournissent le bois pour la construction des maisons. Une fois établis sur leurs lots, les colons apportent aux scieries leur bois pour en faire des planches et des madriers, qui sont ensuite utilisés pour la construction résidentielle et les bâtiments de ferme.

Le marché régional du bois est en plein essor en 1930 en raison de la découverte de gisements miniers.  Ainsi débute l’ouverture des mines et des villages miniers, ce qui ouvre un marché très lucratif pour les scieries régionales. 

En 1934, l’Abitibi compte 55 scieries : dix ans plus tard (1943), on retrouve 187 scieries en Abitibi-Témiscamingue. Dix-sept scieries produisent sur une large échelle et de ce nombre, onze se retrouvent dans le secteur de La Sarre. L’Abitibi-Ouest est alors le plus gros centre forestier de la région. 

Source : Marc Riopel, Ph.D. Histoire, À travers le temps enr.(?)  Hudson, 13 décembre 2002

Références :

Maurice Asselin et Benoit-Beaudry Gourd, Les plans de colonisation et la consolidation du monde rural 1930-1950.

Martin Perron, L’histoire de l’exploitation forestière dans la région de La Sarre de 1910-1980.

     

Photo tirée de la revue Howard Bienvenu Inc. [JL1] 

Scierie Howard-Bienvenu vers 1960

 [JL1]Je ne sais pas où fermer les guillemets, ce n’est pas clair…