BRIGITTE RICHARD
Artiste accomplie, Micheline Plante s’est vu décerner, par la Ville de Val-d’Or, le Prix Hommage dans le cadre de la remise des Prix Rayon C en septembre dernier. Ce prix reconnait sa contribution à la vitalité du milieu culturel valdorien.
Depuis toujours, Micheline comble, de bien des façons, son besoin profond de créer. Dès l’école primaire, son talent en dessin la démarquait déjà. À 15 ans, elle se met à peindre de façon autodidacte. Même si vivre de son art est le souhait de tous les artistes, Micheline établit un plan : avoir un métier afin de toujours pouvoir compter sur ses propres ressources et ainsi être libre de créer. Soucieuse de se former, elle fait d’ailleurs partie de la première cohorte du baccalauréat en arts plastiques offert par l’UQAT à Val-d’Or (1987). Plus tard, elle obtient aussi un certificat en enseignement.

Photographe : Jarmila Guivarch
Son plan a porté fruit. Initiée à diverses formes de création artistique, à l’art-thérapie et à la pédagogie, Micheline a exercé le métier d’enseignante. Elle est reconnaissante d’avoir notamment pu enseigner les arts plastiques pendant douze ans. Elle a ainsi pu, comme elle l’avait prévu, laisser sa marque en tant qu’artiste. Elle cumule plusieurs expositions collectives, régionales et internationales, et solos. Sous un angle plus personnel, elle a élaboré et exposé un projet avec l’un de ses petits-fils, Le bestiaire imaginaire de Mibo, présenté à Val-d’Or et à Amos en 2017.
Micheline est guidée par la conviction que l’art est une source inépuisable de plaisir et d’opportunités. Cette conviction l’a conduit à animer pendant plusieurs années, et encore aujourd’hui, divers ateliers en loisirs culturels, notamment auprès d’enfants, un groupe qu’elle affectionne pour leur capacité à s’émerveiller.
De plus, ayant appris très jeune à manier la machine à coudre, l’artisanat et les métiers d’art font partie intégrante de sa pratique. Elle confectionne des vêtements et autres créations originales. Avec les retailles, elle fabrique de petits accessoires qu’elle vend ici et là. L’utilisation des retailles témoigne déjà de valeurs fortes liées au recyclage, à la réutilisation et à l’écoresponsabilité.
Profondément ancrée dans son milieu, Micheline est reconnue, entre autres choses, pour son grand sens du collectif. Elle a notamment fondé, avec d’autres artistes, la galerie-boutique Les Chercheurs d’arts, en activité entre 2011 et 2013 au centre-ville de Val-d’Or, qui a accueilli des expositions estivales, où a été organisée une tournée d’ateliers d’artistes et qui a permis à des artistes de vendre leurs œuvres.

Courtoisie Micheline Plante
Par la suite, en 2014, Micheline fonde, avec un autre groupe d’artistes, la galerie Connivence, située sur la 4e Avenue, qui demeure active jusqu’en 2018. Durant ces quatre années, une programmation variée permet de diffuser des artistes locaux, régionaux et hors région. Depuis 2011, Micheline trouve dans la lithographie, la sérigraphie et l’estampe un terrain d’expression privilégié. Son implication dans l’Atelier Les Mille feuilles illustre parfaitement son sens du collectif. Cet atelier est, dans son essence même, un lieu de mise en commun de ressources et d’équipements, servant à la fois à des créations personnelles et à des projets communs ainsi qu’à leur déploiement.
Micheline poursuit sa route, fidèle à ce fil qui relie chaque étape de sa vie à l’acte de créer. Tant qu’elle aura quelque chose à exprimer, ce fil la gardera liée à son essence et à sa communauté.