CHANTALE GIRARD
Le 21 mars prochain, la galerie du Rift de Ville-Marie recevra la graveuse Marilyse Goulet qui présentera sa toute nouvelle production.
Cette exposition s’inscrit dans la continuité de celle que nous avions eu l’occasion de voir l’été dernier à Amos : Micro-Macro : impressions phytologiques, constituée principalement d’impressions végétales.
Les résultats de la recherche de Marilyse Goulet étaient une réflexion à plusieurs niveaux : un jeu tout d’abord avec le format (petite plante versus grand format), mais également une réflexion sur la richesse du végétal. La plante s’inscrit également dans l’histoire de la relation que notre espèce a entretenue avec le monde végétal, avec ses propriétés. L’artiste construit son herbier non pas en arrachant la plante et en la collant sur une feuille, mais en la laissant sur place et en nous la présentant transformée et magnifiée par les couleurs et le format.




Outre le sujet principal de sa production actuelle (les plantes), Marilyse Goulet apporte dans ses expositions un questionnement fondamental sur la gravure elle-même. En répétant les tirages, en colorant les matrices qu’elle expose, en s’interrogeant sur la mise en espace des pièces, elle renouvelle pour le public la façon de percevoir ce moyen d’expression. Le public est ainsi confronté à presque tous les possibles en matière de gravure : différents passages, différentes versions, grands formats colorés, petits formats noir et blanc, montage sans cadre, matrices colorées posées au sol, etc.
Le travail de l’artiste qui sera proposé à Ville-Marie a été rendu possible grâce à une deuxième bourse de recherche qu’elle a obtenue. Cette fois, Marilyse Goulet s’est intéressée aux plantes des milieux humides qui sont souvent mal aimées, mais si importantes pour notre environnement. Encore une fois, elle transforme les plantes en surface colorées de grands formats. Notons également que plusieurs des œuvres constituant l’exposition proviennent d’une résidence effectuée à l’atelier Sagamie à Alma. Bien connue pour son travail en art numérique, Marilyse Goulet a toutefois utilisé cette fois des presses traditionnelles.




Il est difficile de déterminer de quoi l’exposition sera faite, car pour Marilyse Goulet, l’accrochage fait partie de l’œuvre. Elle procèdera elle-même au choix et à la mise en place des œuvres dans l’espace. « Il faut que je voie la salle, il faut que je saisisse l’espace afin de continuer l’acte créateur dans le montage. Pour moi, un montage est un in situ évolutif », affirme-t-elle. Elle aura la salle complète pour elle seule et cela la stimule beaucoup.
Outre des œuvres sur papier, il y aura des impressions sur tissus et des impressions très grands formats. Des matrices 3D seront également présentées. L’exposition de Marilyse Goulet sera une belle occasion d’apprécier le travail d’une graveuse investie et engagée dans son art. Rappelons que l’artiste a vécu plusieurs années à Rouyn-Noranda et qu’elle a été très impliquée dans l’atelier des Mille Feuilles. On peut d’ailleurs voir son travail dans le fond d’œuvre de l’atelier.




