LYDIA BLOUIN

C’est à travers 9 ateliers ludiques sur la langue française que 16 élèves de 6 à 10 ans provenant de l’immigration ont pu découvrir la culture québécoise dans le plaisir à Amos, entre le 15 octobre et le 5 novembre dernier.

Offerts dans le cadre du programme Fous du français, ces ateliers culturels jumelaient différentes formes d’art pour captiver l’attention des enfants, qui se trouvaient dans une classe d’accueil ouverte en septembre à l’école Sainte-Thérèse d’Amos. François Désaulniers, auteur-compositeur-interprète, ainsi que Pierre Labrèche, conteur, se sont servis d’instruments de musique comme l’accordéon et la guitare, d’un chat, de contes et d’histoires ainsi que de dessins pour plonger les enfants dans une ambiance loufoque et surprenante.

L’atelier d’Halloween, fête inconnue de certains des enfants, a particulièrement attiré leur attention. Costumés, les artistes ont présenté une histoire que certains élèves connaissaient : Hansel et Gretel. La lecture d’œuvres de différents horizons a permis de créer des liens particuliers avec ces jeunes aux provenances diverses. Ils étaient en effet originaires d’Ukraine, des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Maroc, de la Tunisie, du Cameroun et du Mexique. Ces différences n’ont cependant pas empêché les enfants d’interagir avec les artistes, qui ont toujours reçu un accueil chaleureux. Ne dit-on pas que la culture rapproche les gens?

Au-delà du plaisir vécu pendant les ateliers et du lien créé entre les enfants et les artistes, les objectifs d’intégration derrière le programme ont été atteints selon Danaë Ouellet, chargée du projet : « Derrière Fous du français, il y a une idée de valoriser la langue française, d’aider l’apprentissage de la langue française, de favoriser l’ouverture de la société d’accueil envers les nouveaux arrivants. »

L’enseignante de la classe d’accueil, madame Mélanie, ainsi que Flora Bègue, qui accueille et soutient les familles et les élèves provenant de l’immigration au Centre de services scolaire Harricana, ont toutes les deux souligné à Danaë Ouellet l’effet positif que les ateliers ont eu sur les enfants : « Elles ont été capables de voir l’ouverture à l’autre chez les enfants. La communication en français entre les enfants a commencé, l’augmentation de l’estime de soi, une augmentation de leur confiance pour s’exprimer en français, une meilleure capacité de socialisation avec les autres élèves en dehors du groupe, etc. Les élèves partageaient avec leurs parents et les autres élèves de l’école ce qu’ils vivaient dans les ateliers. Ça répondait à un besoin. »

Le programme Fous du français, financé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et le ministère de la Langue française (MLF), a été chapeauté par la Ville d’Amos via la bibliothèque municipale. D’autres ateliers destinés aux adultes ont d’ailleurs été offerts en collaboration avec le Mouvement de la relève d’Amos-région (MRAR) au courant de l’année 2024 et une dernière activité est envisagée. Danaë Ouellet conclut, à propos de l’entièreté du programme : « Les résultats sont encore plus grands que ce qu’on espérait. On peut dire : mission accomplie! »

Une vidéo, signée MédiAT, immortalisera la visite des artistes dans la classe d’accueil pour montrer que découvrir le français peut se faire dans le plaisir. Les élèves sont d’ailleurs eux-mêmes passés devant la caméra et pourront être vus sur divers réseaux début 2025. Une belle manière de garder des souvenirs des ateliers qui ont assurément rendu les enfants fous du français!


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