KATHLEEN BOUCHARD
Une comédie musicale vient de voir le jour en Abitibi-Ouest. Elle aborde un sujet dont on parle peu : les maisons de retraite. Certains les imaginent comme des colonies de vacances, d’autres, comme des prisons. Que s’y passe-t-il réellement? C’est ce qu’ont tenté d’éclaircir deux grands amis auteurs-compositeurs-interprètes, Gilles Parent (de Macamic) et Éric Pardoën (de La Sarre). Grâce à une idée brillante, née il y a de cela plusieurs années, et à leur persévérance, le public de l’Abitibi et d’ailleurs, peut désormais vivre une expérience musicale différente et humaine qui se déroule dans une résidence pour personnes âgées.
LE COMMENCEMENT
« C’est un rêve qu’Éric et moi avions déjà lorsque nous étions comédiens dans Le Paradis du Nord. Nous voulions rendre hommage à nos aînés et aussi décrire leur situation afin de sensibiliser la population aux vérités rencontrées dans ce milieu », confie Gilles Parent, qui fait partie du domaine culturel de l’Abitibi depuis plus de 40 ans. En fait, personne n’est surpris d’apprendre que la décision de déménager dans un tel endroit comporte son lot de défis. Est-ce que cela signifie pour autant la fin de la vie? Si l’on se fie à ce qui se passe dans Au bout du chemin, la réponse est claire.
Photographe : Sylvane Lemoine
LES THÈMES
C’est l’ÂME de la « Résidence Marie-Ange », un choix de narrateur judicieux, il faut l’avouer, qui, un beau jour, décide de « mémérer » sur ce qui se passe chez elle en ouvrant ses portes aux auditeurs pour leur permettre de rencontrer ses habitants plus vrais que nature. Grâce à des situations réalistes et empreintes de vérité, elle met en lumière, à travers le vécu des personnages, différents thèmes : la solitude, les relations d’amitié et d’amour, les activités offertes, la nourriture, la maladie, l’affrontement, le passé, les frictions, etc. La confrontation entre jeunesse et vieillesse ainsi que les questions d’héritage ne sont pas épargnées non plus. Le tout est accompagné de chansons originales qui savent bien traduire les états d’âme de chaque scène, tant à cause des textes que des airs qui restent dans la tête.
UN VIRAGE NUMÉRIQUE
Ce projet se démarque, entre autres, par son unicité. « C’est une comédie musicale en format audio seulement, c’est-à-dire qu’on peut l’écouter n’importe où, n’importe quand, comme une histoire que l’on se fait raconter. La narration nous amène là où les personnages prennent vie. Les costumes et les décors se forgent dans l’imaginaire des auditeurs », confie Gilles Parent.
La comédie est déjà disponible sur BANDCAMP au coût de départ de 10 $ (les personnes qui le désirent peuvent donner plus). Une lecture publique, appuyée des chansons, sera présentée à la salle Desjardins de La Sarre, le jeudi 8 mai prochain. Les billets (30 $) seront bientôt accessibles sur la page Facebook COMÉDIE MUSICALE AU BOUT DU CHEMIN.
Photographe : Isabelle Mercier