KATHLEEN BOUCHARD
Aujourd’hui, l’importance de la proche aidance n’est plus à prouver. Parce qu’ils donnent beaucoup de temps aux autres, il est grand temps de s’intéresser à ce qu’éprouvent véritablement les proches aidants des personnes atteintes d’un problème de santé mentale. En fait, que vivent ces gens? C’est ce que le court-métrage Trop pour lui, produit et réalisé par Trip production, a voulu mettre en lumière.
LE FILM
C’est l’histoire d’un homme dont la femme souffre du trouble de la personnalité limite (TPL). Assistez à une réunion durant laquelle il s’exprime devant un groupe et une intervenante. Écoutez-le parler de son quotidien. Entendez-le témoigner devant des personnes qui ne le jugent pas puisqu’elles vivent toutes ce genre de situation. Voyez les différentes façons de réagir des autres. Ce court-métrage a pour but de sensibiliser la population aux problématiques de santé mentale et, surtout, à la vie des accompagnants naturels. « Il faut, pour ces gens, un endroit où ils peuvent exploser ou dire ce qui ne peut l’être chez eux. Ce n’est pas honteux ou gênant! », nous dit Jean Caron, l’homme derrière cette idée. Les anges aidants doivent réaliser qu’ils ne sont pas seuls. Ce film, d’une durée de quinze minutes, a été tourné à La Sarre, Rapide-Danseur et Rouyn-Noranda. Luc Drolet, Marie-Ève De Chavigny et Olivier Boutin Martineau campent les personnages principaux et sont entourés de figurants bien d’ici.
LA BOUÉE D’ESPOIR
Soutenir les proches aidants en santé mentale en brisant leur isolement est justement l’objectif de la Bouée d’Espoir. Selon Jean Caron, cet organisme communautaire à but non lucratif n’occupe pas l’espace médiatique à la hauteur du bien qu’il apporte. Il a donc voulu rectifier la situation en lui offrant une visibilité supplémentaire en le sélectionnant pour ce projet de film. « Un jour, la Bouée a été là à un bon moment dans ma vie. » Ayant pignon sur rue à La Sarre depuis plusieurs années, l’organisme offre régulièrement des activités visant à informer et à soutenir les familles et les proches sous forme de rencontres individuelles, de cafés-rencontres, de conférences, d’ateliers, de services d’accompagnement, etc.
TRIP PRODUCTION
C’est grâce à ce collectif d’artistes (Jean Caron, Stéphane Bisson et Marie-Ève De Chavigny) que le court-métrage a vu le jour. C’est la première réalisation du collectif. Parce que de la culture dans la région, il y en a. Trip production s’est donné pour but d’« exposer ce qui se fait par chez nous. Oui, on est un petit milieu, mais il y a du cinéma qui se fait chez nous », mentionne M. Caron, caméraman et musicien bien connu des gens de l’Abitibi-Ouest depuis une vingtaine d’années.
Si vous voulez assister au film, il sera possible de le faire le 4 novembre à la salle Desjardins de La Sarre, dans le cadre des activités de la Bouée d’Espoir. Cette projection suscitera sûrement des discussions fort intéressantes à propos de la proche aidance en santé mentale. Bon visionnement!