JASMINE BLAIS-CARRIÈRE

Du 16 au 19 octobre prochains se tiendra la 11e édition de la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda, présentée par l’Écart. Ce sera l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des artistes d’ici comme Marc-Olivier Hamelin et Kigos, ainsi que d’autres en provenance notamment de Marseille, Londres et Berlin. Ayant fait son entrée sur la scène culturelle témiscabitibienne sous la direction artistique du duo Geneviève et Matthieu en 2002, la Biennale bénéficie depuis quatre ans de la vision d’Audrée Juteau.

Comment une ville comme Rouyn-Noranda en arrive-t-elle toutefois à se vanter d’accueillir un événement à portée internationale, présentant un art niché expérimental et rejoignant un public averti et curieux dépassant la centaine de personnes par performance? La Biennale trouve son origine au sein du milieu artistique du début des années 2000. Ayant en commun un passage à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) dans le baccalauréat interdisciplinaire en création visuelle où la professeure Nathalie Derome partage sa passion pour le théâtre expérimental et l’art performatif, des artistes du centre l’Écart s’unissent pour s’exprimer de façon multidisciplinaire au travers de la performance. Cette année, ce sont des artistes issus des arts visuels, de l’art performance, de la danse contemporaine et de la musique expérimentale qui proposent un total de douze œuvres engagées et engageantes. Audrée Juteau explique que la ligne directrice de cette édition est « la résurgence, à l’image des eaux souterraines qui ressortent à la surface en une source vivifiante, et l’être ensemble ». Bien qu’on retrouve une diversité d’esthétiques et de pratiques dans la sélection de cette année, les artistes ont en commun « d’utiliser le sens de la communauté pour élever leur voix porteuse d’une vision ».

La programmation de cette année offre une variété d’événements allant de performances (de 10 à 60 minutes) à des causeries avec les artistes, et d’expositions à un atelier de maître destiné aux artistes, en passant par une rave familiale. Le tout se déroulera dans divers lieux comme l’Écart, le Musée d’art de Rouyn-Noranda (MA) ainsi que le sous-sol du Cabaret de la dernière chance transformé pour l’occasion et tout au long de la Biennale en German Club, un projet lancépar l’artiste Lieven Meyer avec des DJ berlinoises.

Parmi les artistes que l’on attend, on retrouve Marc-Olivier Hamelin, un artiste visuel et auteur originaire de Rouyn-Norandatrès impliqué au sein de sa communauté, qui présentera Il faut le dire : my strongest desire, une performance durant laquelle l’artiste dialogue avec d’autres œuvres en lien avec la crise du sida pour activer la mémoire collective queer. De son côté, Kigos, un artiste multidisciplinaire militant de la communauté anicinape de Kitcisakik, présentera Coupe à blanc, une performance qui aborde l’impact de l’industrie minière sur le territoire. Sont également attendues les performances de Seth Cardinal (art sonore), Aisha Sasha John (danse) et Shanon Cochrane (performance radicale).

Les billets sont en vente en ligne et sur place à L’Écart et au Musée d’art de Rouyn-Noranda (MA).