CARMEN ROUSSEAU, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS

Si la musique et le chant font partie des bagages des premiers Abitibiens, il n’en va pas de même pour les arts visuels qui ont mis un certain temps à se développer.

LES PREMIERS PAS

Au début des années 1940, l’ouverture de l’École normale d’Amos donne un premier souffle à la peinture et au dessin avec des œuvres réalisées par les normaliennes dans le cadre de leur apprentissage. Celles-ci déployaient aussi leurs talents artistiques, tout comme les garçons du collège (séminaire), en confectionnant les décors et les costumes de leurs représentations théâtrales.

Ce n’est toutefois que deux décennies plus tard, dans les années 1960, qu’on voit apparaître les premiers artistes professionnels, souvent en provenance du milieu de l’enseignement. S’amorce alors un mouvement riche en création où les études en arts offertes ailleurs au Québec, ainsi que les cours de perfectionnement, viennent appuyer et renforcer le travail des talents régionaux comme Gertrude Crête, Monique Mercier, Louisa Nicol, Jocelyne Labrecque et Louis Brien.

LES REGROUPEMENTS D’ARTISTES

En 1967, le tout nouveau centre culturel abrite principalement la bibliothèque, mais propose aussi un espace qui permet d’accueillir des expositions. Ayant maintenant accès à un lieu destiné à la culture, des artistes se regroupent et créent la Société culturelle dès l’année suivante. On voit ainsi se développer une variété de cours : céramique, vitrail, émaux sur cuivre, sculpture et, bien sûr, peinture. Parmi les pionniers de cette époque, mentionnons sœur Marguerite Dupré, Olivier de France et Claude Ferron.

En septembre 1970, des peintres se regroupent et forment le Club Artista, actif jusqu’en 2017, année où il intègre la Société des Arts Harricana (SAH). Cette dernière est fondée en 1995 avec, comme premier président, l’artiste peintre Gilles Gravel. Très active, la SAH participe à toute une série de manifestations amossoises, dont La Magie des neiges, le 75e anniversaire de la cathédrale Sainte-Thérèse, le Festival H2O et le Centenaire de la Ville d’Amos (avec entre autres, la réalisation de la murale Notre histoire, qui a reçu le Prix du public TVA en Abitibi-Témiscamingue). En 2014, les membres du club de photographie Le Contraste, dissout après 25 ans d’existence, intègrent la SAH. Parmi ses membres fondateurs se retrouvaient Denis Chavigny et Charles Duguay.

LES LIEUX DE DIFFUSION

Comme évoqué plus haut, le centre culturel des années 1960 a été le premier lieu où l’on a pu exposer, de façon régulière et formelle, les œuvres d’artistes locaux venant d’Amos et des localités environnantes. En 1979, la salle d’exposition et les équipements sont transférés au sous-sol de l’hôtel de ville. En 1993, s’ouvre un nouveau lieu de diffusion grâce à la construction de la Maison de la culture.

À l’automne 2013, la SAH, à laquelle se joignent d’autres organismes culturels, s’installe pour presque une décennie au Vieux-Palais. La SAH investit aussi des lieux d’exposition inhabituels comme les locaux de la MRC, la Maison du tourisme, la Polyclinique Les Sources, et bien d’autres.

QUELQUES GRANDS ÉVÉNEMENTS

Parmi les grands événements en arts visuels du territoire, on peut nommer Abitibiwini : 6 000 ans d’histoire (1996), le 3e Symposium en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue(1997) et le projet RBL de Rollande Brochu Larouche (2010).

Que ce soit grâce à des artistes bien établis ou à une jeune relève, les arts visuels nous promettent encore de belles découvertes.


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