Le long métrage documentaire Celles qui luttent (2023) sera bientôt présenté dans un cinéma près de chez vous. Une occasion qui ne laisse personne indifférent! La réalisatrice, Sarah Baril Gaudet, nous entraîne dans le quotidien de Loue O’Farrell, LuFisto et Azaelle, trois professionnelles de la lutte.
Plusieurs séquences de ce documentaire sont filmées à proximité du ring, laissant transparaître un spectacle qui associe agilité, force et souplesse lors des combats. On ressent le bruit des corps lorsqu’ils s’entrechoquent ou s’abîment sur le plancher du ring. Le film fait découvrir l’arrière du décor de la lutte féminine : ce qui se trame avant les affrontements, la planification des échanges de coups qui sont susceptibles de soulever les passions du public, la détermination qui habite chacune de ces lutteuses.
En parallèle avec les séquences rattachées à la lutte, le documentaire nous entraîne dans le quotidien de ces trois femmes. D’autres combats les attendent : cesser d’être perçues comme des accessoires aux programmes masculins de lutte très suivis, se faire reconnaître comme professionnelles, avoir de la visibilité dans les médias spécialisés, mettre un terme à l’exploitation dont elles peuvent être facilement victimes. Femmes fortes dans le vrai sens du terme, elles résistent au découragement et vont jusqu’à s’imposer des sacrifices qui hypothèquent leur présent, sinon leur futur. Être mère ou envisager de l’être relève du parcours de la combattante. Nous sommes au cœur de leur intimité qu’elles partagent sans artifice.
La réalisatrice, Sarah Baril Gaudet, n’en est pas à ses premières armes. Originaire de Ville-Marie, elle développe très jeune un intérêt pour le cinéma en visionnant quantité de films avec ses parents, des cinéphiles avertis. Au secondaire, elle s’initie à la réalisation de vidéos. Au collégial, des rencontres exercent une influence marquante, notamment celle d’un professeur de création qui amène ses étudiantes et étudiants à développer une analyse critique des films visionnés. Inscrite en cinéma à l’UQAM, elle s’intéresse à la direction photo et à la production de documentaire. Elle obtient son diplôme en 2016 et reçoit alors la bourse du meilleur espoir documentaire (ACIC-ONF).
Sarah Baril Gaudet compte plusieurs réalisations à son actif. Avec Là où je vis (2017), son premier court métrage tourné au Nunavik, elle remporte le Grand Prix du festival Vues du Québec. Ensuite, son premier long métrage documentaire, Passage (2020), qui se déroule au Témiscamingue, se distingue par une nomination au Gala Québec Cinéma pour sa direction photo. En 2021, le documentaire Les bienveillants propose une incursion dans un centre d’appel (Tel-Aide). Cette production obtient une mention spéciale aux Hot Docs, le Festival international canadien du documentaire, ainsi que des nominations aux IDA Documentary Awards et aux Prix Écrans canadiens.
Pour l’Abitibi-Témiscamingue, la tournée de promotion du documentaire Celles qui luttent est prévue à l’automne 2024. Des rencontres post-visionnement se feront en présence de la réalisatrice et de membres de son équipe. Une chance unique d’échanger avec un talent de chez nous.