La prochaine saison de l’Agora des Arts veut offrir un espace privilégié aux réflexions portées sur les changements vécus en société. Accepter la présence des autres, dans toutes leurs dimensions complexes, vivre avec eux des changements sociaux percutants et réfléchir ensemble sur l’évolution de notre société, voici l’aventure à laquelle le public est convié cette année.

L’Agora des Arts est un diffuseur spécialisé en théâtre de création qui offre une programmation innovatrice dans les disciplines du théâtre et de la musique. La programmation se divise en quatre volets : les spectacles réguliers, les spectacles jeunesse, l’Agora+ et les Instantanés. Ces deux derniers repoussent les limites traditionnelles du théâtre : processus de création encore en chantier, explorations, mélanges saisissants. L’exploration, la construction de démarches artistiques, la création multidisciplinaire font partie prenante des habitudes de l’Agora. L’équipe choisit les spectacles avant d’en saisir le dénominateur commun, de le laisser émerger. Cette année, c’est l’éclairage des tabous de notre société sous un nouvel angle qui s’impose, en passant par la vie avec l’Autre, par le partage de l’espace public comme de l’espace intime, par le mélange des communautés. On cherche à multiplier les points d’ancrage tout en brulant les étiquettes, pour se concentrer sur l’humain, sur ce qui nous rassemble et nous éloigne en même temps.

« Fragiles magnifiques périphéries célèbre la diversité des êtres et de leurs histoires en refusant de les laisser n’être que le contour de leur humanité », indique le directeur artistique, Adam Faucher.

POUR COMMENCER : DEUX SPECTACLES À NE PAS MANQUER

Les deux spectacles proposés en début de saison sont peu conventionnels. Le premier, intitulé 72 heures, met en vedette quatre artistes de la région, issus d’univers différents qui auront (justement) 72 heures pour créer 4 œuvres originales. Janie Lapierre vient du théâtre et de l’art vivant. Julien Vallée est passé de l’improvisation au monde des DJ. Camille Dallaire travaille dans le domaine des communications, de l’humour et de la promotion culturelle. Christian Leduc est un photographe reconnu dans la province. Ensemble, mais aussi séparément, ils devront créer de toutes pièces une partie du quatuor artistique offert au public. Cette formule est un peu comme le bébé des Instantanés, une formule exploratoire innovante et déjantée. Le public pourra aller explorer ces univers le 14 septembre.

Ensuite, le deuxième, She and the other(s), est un spectacle de danse théâtrale. Présenté par la compagnie des sœurs Shmutt, il propose une réflexion et une interrogation sur l’identité québécoise lorsqu’elle est issue de parcours migratoires. Les bases de cette épopée sont l’ambivalence, le désir de brouiller les pistes et l’apparition de territoires physiques/imaginaires. La navigation entre les histoires fabulées et celles, personnelles et authentiques, de l’artiste permettra au public de s’identifier d’un point de vue ou d’un autre. Cette sortie de résidence promet mouvement et intériorité tout à la fois! La représentation aura lieu en marge des Journées de la culture, qui tiendront du 27 au 29 septembre.

L’AGORA : LIEU DE RENCONTRES

Il faut souligner la billetterie solidaire présente à l’Agora. Une billetterie solidaire permet de payer selon ses moyens, ce qui contribue à la démocratisation de la culture. L’idée d’aller à la rencontre des gens est un filon majeur de l’identité de cette entreprise de diffusion, et ce souci d’une accessibilité juste et ouverte est remarquable. 


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.