Les végétaux sont ancrés dans la pratique artistique d’Émilie B. Côté. Ainsi, elle s’adonne fréquemment à la cueillette en forêt. Elle se dit fascinée par les mousses végétales, le lichen et les champignons. Apprendre à les reconnaître et à les identifier devient une véritable obsession et un prétexte à leur observation. Si leurs formes, leurs couleurs et leurs propriétés inspirent sa création en arts visuels, il en va de même en ce qui concerne sa production artisanale. En effet, elle crée des bijoux en résine en y intégrant des végétaux. 

Crédit : Sonia Bélanger

LA TECHNIQUE 

Des végétaux, elle en a en quantité industrielle, des bacs remplis au maximum de leur capacité. Pour les sceller, les préserver, les accessoiriser, elle utilise la résine. « Les fleurs ou les mousses végétales doivent absolument être séchées avant d’être mises dans la résine, sinon la réaction avec la résine les fait changer de couleurs, explique-t-elle. J’ai vu des fleurs absolument magnifiques passer d’un violet vibrant à un jaune pâle. J’ai d’immenses plateaux où j’étale mes végétaux et des livres pleins de fleurs séchées. » 

Crédit : Émilie B. Côté

DE L’ARTISTE VISUELLE À L’ARTISANE 

Même si l’art est au cœur des arts visuels et de l’artisanat, Émilie B. Côté voit une nette distinction entre les deux approches dans sa pratique, dans son processus. Alors qu’elle accorde une grande place à la réflexion de sa mise en espace, du message véhiculé et de la symbolique pour chacune de ces créations en arts visuels, il y a quelque chose de plus manuel, de plus esthétique dans sa production artisanale. « La création en arts visuels comble mon besoin de m’exprimer, alors que ma production en artisanat occupe mes mains et mon besoin de fabriquer. Puis j’ai toujours été un peu entrepreneure. Je ne suis pas gênée de dire que j’aime produire des objets qui sont destinés à la vente, alors que d’un autre côté, les œuvres que je présente dans mes expositions ne sont pas du tout vendables. » 

DES COLLABORATIONS INTÉRESSANTES 

Les bijoux d’Émilie B. Côté ont connu beaucoup de succès, en septembre dernier, à l’occasion du Festival de musique émergente (FME) de l’Abitibi-Témiscamingue. La directrice artistique de l’événement, Alexe Séguin-Carrier, qui connaissait le travail de l’artiste témiscamienne, a fait appel à ses services pour produire une série de bijoux liée à la thématique de l’édition 2023, soit la mycologie. Tous les bijoux créés ont trouvé preneur.  

L’artiste a aussi offert des ateliers dans quelques écoles secondaires de la région, ce qui a été, là aussi, un franc succès. D’autres ateliers sont à venir.  

Bref, dans chaque création artisanale d’Émilie B. Côté, collier ou boucle d’oreille, on voit le reflet de notre territoire, de ce qu’il a de si riche à nous offrir. Selon elle, c’est ce qui parle énormément aux gens. Ça, et aussi tout l’aspect esthétique des végétaux et de la résine. « Je pense qu’il y a une poésie dans ces petits objets précieux », conclut-elle. 

Crédit : Dominique Roy

Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.