Octobre a été synonyme de résidence pour Louise Lavictoire, artiste multidisciplinaire qui a reçu une bourse de 25 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) pour mettre sur pied un projet qu’elle murit depuis bon nombre d’années. Regards allie théâtre, cinéma et création numérique.
Le projet avait fait l’objet d’une demande de financement il y a une dizaine d’années. La réponse avait été négative, mais l’idée a continué de germer dans l’esprit de l’artiste qui s’intéresse de plus en plus au montage vidéo et à la production médiatique. En 2023, le timing y était. Elle a enfin pu mettre sur scène et sur écran ce qui n’existait que sur papier jusqu’alors.
SCÉNARIO ET INTENTIONS
Juliette et Tristan, qui étudient à l’Université du Québec et Abitibi-Témiscamingue (UQAT) en création numérique, veulent réinventer le passé pour donner de l’espoir aux générations futures. Ensemble, ils transforment certains faits saillants internationaux ayant marqué le siècle dernier : la Deuxième Guerre mondiale, Hiroshima, les premiers pas sur la Lune, la Guerre froide, la révolution cubaine, les attentats contre le World Trade Center, le couronnement de la Reine Elizabeth II, l’élection de Nelson Mandela, l’échec référendaire au Québec, le massacre de la place Tiananmen, le tsunami en Indonésie, les événements de Charlie Hebdo, etc.
Raymond, le père de Juliette, enseigne l’histoire. Le projet de sa fille ne lui plaît guère. Pour lui, il est impensable de refaire l’histoire, un danger qu’il associe au phénomène des fausses nouvelles. Marie, la mère de Juliette, est documentariste et comédienne. Elle réagit positivement et participe au projet.
À ce scénario, joué de façon théâtrale, s’ajoutent des extraits de films, projetés sur écrans, qui retracent les événements historiques sélectionnés et des retours en arrière dans la vie de Juliette.
Pour Louise Lavictoire, l’art est un vecteur de dénonciation, d’évolution et de conscientisation. L’amalgame de toutes ces intentions est présent : « Donner de l’espoir, changer le monde un pas à la fois, conscientiser les gens sur toutes les atrocités dans le monde et ce qu’on peut faire, nous, individuellement, pour peut-être changer les choses ».
RÉSIDENCE
Louise Lavictoire et son équipe, soit Mylène Baril-Mantha et Luc Drolet (jeu), Jeanne Lebigre (création numérique), Lyne Rioux (éclairage) et Valentin Foch (direction technique), étaient donc en résidence au Petit Théâtre du Vieux Noranda en octobre, soit du 13 au 17, ainsi que du 20 au 24, pour explorer, donner vie au texte, y imbriquer les extraits vidéo. Un laboratoire devant un public-témoin a suivi le 25 octobre. Le but : récolter des commentaires constructifs. L’espoir : recevoir une autre bourse pour la suite du projet qui consiste à retravailler et à peaufiner le texte, la mise en scène et le jeu à la lumière de la rétroaction reçue dans le but d’offrir une série de présentations au Québec tout en tentant de percer le réseau francophone ontarien.