Plusieurs anglophones de l’Abitibi-Témiscamingue ont contribué au développement culturel de la région et ont rayonné au-delà de nos frontières. Dans le domaine de la musique, pensons à Edward (Rainey) Turner, facteur de clavecins, chercheur, conférencier et graphiste de réputation internationale, né à Noranda en 1940. Et qui se souvient de Gene MacLellan, auteur-compositeur-interprète né en 1938 à Val-d’Or? Il est notamment l’auteur de Put Your Hand in the Hand (1970), une chanson lancée par Anne Murray et reprise, entre autres, par Elvis Presley et Bing Crosby.  

C’est toutefois dans le domaine des lettres que l’apport culturel des anglophones semble le plus significatif. Voici un court portrait de quelques auteurs anglophones dont la contribution mérite de faire partie du corpus littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue. Merci de ne pas fournir mes coordonnées à tous ceux qui s’estimeraient injustement exclus de la liste. Ils ont probablement raison. 

Romancière et biographe, Joan Walker voit le jour en 1908 à Londres (Angleterre). Elle fréquente des collèges privés dans son pays, ainsi que l’École des Beaux-arts de Genève, en Suisse, avant d’entreprendre une brillante carrière dans le milieu des journaux et magazines britanniques. En 1946, elle épouse un soldat canadien et le couple s’installe à Val-d’Or. Dans les années 1980, elle déménage en Colombie-Britannique, où elle décède en 1997. Avec Pardon My Parka (1954), le récit de ses aventures et mésaventures dans la ville minière de Val-d’Or, elle remporte le prestigieux prix Stephen Leacock Memorial Medal for Humour. 

Thunder Below (1966), de Jack A. Guest, est le quatrième de quatre romans pour jeunes
lecteurs dont l’action se déroule dans la région de Rouyn-Noranda.

Jack A. Guest est né en 1914 à Picton en Ontario. Imprimeur de métier, il écrit pour divers journaux et est très actif dans le milieu du scoutisme. Dans les années 1960, il travaille et réside à Rouyn-Noranda. Il fait paraître quatre romans pour jeunes lecteurs dont l’action se déroule dans la région des villes-sœurs. Le héros, chef scout, profite de ses temps libres pour découvrir la région, ce qui l’amène à vivre des aventures peu communes. Il décède en 2001 à Cambridge en Ontario. 

Né de parents métis, David McLaren (1915-2011) voit le jour à Notre-Dame-du-Nord. En 1934, sa famille s’établit à Lorrain Valley, dans le Témiscamingue ontarien. Après un séjour dans l’Armée canadienne, il travaille surtout dans le secteur forestier et à la Noranda Mines. Il signe notamment The Way it Was (2001), dans lequel il évoque des épisodes de sa vie intimement liée au développement forestier, agricole et minier du Témiscamingue ontarien et québécois. 

Mary Elizabeth Raina est née en 1922 à Castor en Alberta. Dans les années 1930, sa famille s’établit sur un lot de colonisation à Saint-Marc-de-Figuery, une initiative qui tourne rapidement au cauchemar. En 1976, elle fait paraître We Have Written, le récit du harcèlement et des abus de pouvoir que le curé de la paroisse fait subir à la famille Raina. Elle décède à Ottawa en 2023. 

Mary Lou Dickinson voit le jour en 1937. Après des études primaires et secondaires à Bourlamaque et à Val-d’Or, elle obtient un baccalauréat ès arts et une maîtrise en bibliothéconomie. Établie à Toronto, où elle demeure toujours, elle travaille à titre d’intervenante sociale jusqu’à sa retraite en 2002. Elle signe un recueil de nouvelles ainsi que trois romans, dont Île d’Or (2010) qui raconte les retrouvailles de quatre amies d’enfance de Val-d’Or. 

Historien et archiviste, Myron Momrik est né en 1946 à Karlsruhe en Allemagne de parents originaires de l’Ukraine. En 1949, sa famille immigre au Canada et s’établit à Val-d’Or, où il passe son enfance et son adolescence. Détenteur d’un baccalauréat en sciences et d’une maîtrise en histoire, il travaille notamment à Bibliothèque et Archives Canada. Retraité en 2006, il demeure à Ottawa. En 2020, il signe The Cold War in Val-d’Or, un essai sur l’histoire, les conditions sociales et les enjeux politiques de la communauté ukrainienne de Val-d’Or dans le contexte de la Guerre froide. Ses travaux lui valent plusieurs honneurs dont, en 2010, la médaille Taras Shevchenko Culture et Arts remise par le Congrès des Ukrainiens canadiens. 


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