Du 1er au 5 novembre, le Festival de musique TRAD de Val-d’Or s’endimanche, sort les planches, affûte ses archets et prépare les semelles de ses bottillons. Cette 6e édition, « MIEUX VAUT TRAD QUE JAMAIS », fera une place de choix aux femmes, mais surtout, à la musique, toutes influences confondues. 

« Notre mission est de faire connaître l’éventail de ce qui se fait en musique traditionnelle », commente d’emblée la présidente Karine Roberge. Provenant d’un parcours classique, au piano et au violon, la présidente affirme avoir découvert ce style musical un peu par hasard, avec un spectacle de la famille Leahy. « J’y ai découvert l’univers de la musique transmise à l’oreille et le désir, chez les artistes, de transmettre les chansons et les vers musicaux. J’ai été étonnée de voir qu’il n’y avait pas de hiérarchie; le musicien sur la scène va se retrouver dans le jam de fin de soirée et jouer avec tout le monde. C’est très inclusif. » 

Après avoir assisté à quelques rendez-vous, dans d’autres événements trad, le désir d’implanter un tel festival en Abitibi-Témiscamingue s’est imposé. « On trouvait que l’esprit festif, chaleureux et inclusif qui s’en dégageait ressemblait beaucoup à l’Abitibi », explique Karine Roberge.  

Crédit photo : Dominic McGraw Photographe

TOUTES INFLUENCES CONFONDUES 

Le répertoire de la musique traditionnelle est vaste et puise dans la mémoire de l’histoire, tant au Québec que dans les racines européennes. Le public en aura un aperçu, le 2 novembre, avec un spectacle réunissant dix musiciens, dont Michel Faubert, avec les 4 Charbonniers et la NEF. « Le spectacle La traverse miraculeuse fera entendre les influences européennes avec des airs irlandais et écossais. C’est une belle façon de se plonger dans notre histoire », résume Karine Roberge. 

Des ateliers, des formules jams de fin de soirée où les gens apportent leurs instruments, la gigue improvisation et plusieurs occasions de découvertes sont au menu. « On y retrouve des influences de différents styles : folk, jazz, classique. C’est une musique teintée de plein de choses et qui ne s’écoute pas uniquement dans le temps de Noël! C’est une musique qui a beaucoup évolué au fil des années », insiste Karine Roberge, qui ajoute que la podorythmie et les percussions font vibrer une fibre québécoise, avec un petit quelque chose de rassembleur et de contagieux. 

Crédit photo : Dominic McGraw Photographe

L’édition 2023 aura assurément une touche féminine. La présidente précise que, historiquement, les femmes ne prenaient pas le devant de la scène en musique traditionnelle, mais que plus d’une a fait office de gardienne de la mémoire en griffonnant les textes des chansons. En revanche, d’ailleurs, on retrouve dans le répertoire beaucoup de textes qui parlent des femmes. « Mais en 2023, il y a une grande place des femmes dans la musique traditionnelle. Dans le groupe É.T.É. on retrouve deux femmes sur trois, dans le groupe Bon Débarras, Véronique Plasse est mise à l’honneur au violon, Germaine est aussi un groupe entièrement composé de femmes qui sera du festival », dit-elle. 

Enfin, pour tenter de dynamiser la fibre, le Festival s’est lancé dans une mission d’« infiltration » depuis le début du mois de juin en effectuant une tournée en Abitibi-Témiscamingue. Dans des écoles, avec la collaboration du centre de services scolaires, dans des résidences de personnes âgées, mais aussi dans cinq restaurants. « C’est important de réveiller cette fibre et nos racines musicales », souligne Karine Roberge, qui recommande à tout le moins « de l’essayer » et peut-être d’y rester accroché! 

Crédit photo : Dominic McGraw Photographe

Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.