Au rythme habituel d’un roman par année, Claire Bergeron ne déroge guère à cette discipline rigoureuse. Voilà que sa plus récente publication est en librairie depuis le 8 mars dernier. 

L’Abitibi est son lieu de prédilection pour situer l’action de ses romans. Oui, il s’agit de la terre de ses ancêtres, mais elle réalise aussi que son intérêt pour ce territoire dépasse le sentiment d’appartenance. Ses longues recherches l’ont amenée à acquérir de l’empathie pour ces hommes et ces femmes, qu’elle qualifie de « gens plus grands que nature », qui ont trimé dur, avec force et courage, pour défricher et coloniser ce territoire annexé au Québec en 1898. 

Née sous une insondable étoile plonge les lecteurs dans l’Abitibi des années 1930. C’est la dure vie des mineurs ainsi que leurs conditions de travail pénibles et dangereuses qui nourrissent l’intrigue. L’auteure a été inspirée par la grève des « Fros » (de l’anglais Foreigners, qui veut dire « étrangers ») de 1934, un événement marquant dans l’histoire de Rouyn et de Noranda puisqu’il s’agit du premier conflit ouvrier à la mine Horne, une période houleuse en matière de relations de travail. « Pour la première fois, à ce douzième roman, je situais mes personnages dans les villes jumelles de Rouyn et de Noranda, un choix qui m’a permis de découvrir ce coin de l’Abitibi avec davantage de profondeur; j’ai été ébahie par le travail minier, les difficultés rencontrées au fil des ans, le douloureux passage d’hier à aujourd’hui », dit Claire Bergeron. 

Mais avant que l’action se transporte en Abitibi, l’histoire débute à Vancouver, en 1916. Auguste Destremont et sa femme Rosalyne forment un couple riche et heureux. La naissance de Joséphine les comble de bonheur, mais la santé de Rosalyne est fragile. Une nourrice est engagée. Il s’agit de Florence, qui vient de donner naissance à la petite Alice. Florence et Alice s’installent donc chez les Destremont. Un événement tragique viendra changer à tout jamais le bonheur tranquille des Destremont, un des pires cauchemars que l’on ne souhaite à aucun parent.  

Pourquoi avoir choisi la Colombie-Britannique pour amorcer l’intrigue? « Grâce à ma fille, Isabelle, qui a réuni les deux solitudes, en épousant un Anglais de l’Ouest canadien, j’ai eu la chance d’effectuer de nombreux voyages en Colombie-Britannique. Au fil de ces déplacements, j’ai découvert qu’au début du 20e siècle il y avait une importante communauté francophone dans cette province… une agréable trouvaille que j’ai voulu partager avec mon lectorat », précise l’auteure. 

Malgré son expérience, Claire Bergeron rencontre encore des défis. Pour ce roman, c’était celui de trouver un titre. Dans le passé, il lui arrivait de bâtir son histoire à partir d’un titre. Cette fois, ç’a été l’inverse. À son avis, toutefois, cette difficulté en valait la peine, car elle se dit fière de celui qu’elle a imaginé. 

Son lectorat bien établi sera donc heureux de renouer avec le genre « polar romantique » auquel l’écrivaine s’identifie. Pour celles et ceux qui la découvrent pour la première fois, ce roman à suspense, riche par son histoire crédible et ses personnages bien définis, se veut une porte d’entrée séduisante pour entreprendre la lecture de l’œuvre complète de cette auteure prolifique.  


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.