Chanteur, animateur de soirées et de galas, comédien publicitaire ou encore agent de changement en milieu scolaire, Guillaume Laroche semble avoir le don d’ubiquité. Il est partout et tout ce qu’il touche lui réussit, sans que le succès ne lui monte à la tête. 

L’Indice bohémien l’a d’ailleurs rencontré à l’école secondaire Iberville, à Rouyn-Noranda, dans le local de beatmaking. Après son baccalauréat en enseignement du français, durant lequel il a travaillé à la vie étudiante, il a conservé un lien avec le milieu éducatif. 

« J’aime le contact avec les jeunes. Il permet de garder bien animé le côté artistique. Après tout, ce sont les artistes de demain. Si on m’avait dit ça à 15 ans, j’aurais peut-être fait le saut plus tôt », confie-t-il, insistant sur l’importance de répéter à la jeune génération qu’il est possible de vivre de son art en région. 

« Si je peux donner la chance à des gens qui sont en voie de devenir des professionnels, tant mieux. J’ai eu la chance d’avoir des personnes, des professionnels, qui ont été généreux avec moi. Alex Picard, Sébastien Greffard, qui m’ont beaucoup aidé. Réal Beauchamp également, lui qui m’a permis de monter mon spectacle avec l’Agora des Arts. Des gens qui ont été généreux, sans rien attendre en retour. C’est donc à mon tour d’en donner », résume-t-il, reconnaissant. 

Crédit : Élisabeth Carrier

Guillaume Laroche a aussi beaucoup appris de ses parents, Claire Boudreau et Louis-Antoine Laroche, tous deux chanteurs lyriques. Son père, chanteur et chef de chœur de l’Ensemble vocal Florilège, est aussi son prof de chant. Il a toutefois développé sa propre personnalité artistique, qui n’est pas dans le chant classique. 

« Jean Leloup, Karim Ouellet, Alexandre Poulin pour les histoires, font partie de mes inspirations, mais j’ai construit mon identité à moi et ce que j’aime, ce sont les mots. J’ai pris goût à écrire et à prendre le temps de faire quelque chose de bien. Suffit d’aimer sa langue », indique-t-il. 

Son album Et si le feu s’éteint, lancé le 10 mars, place d’ailleurs la jeunesse au cœur de la trame narrative : rester jeune et nourrir sa flamme intérieure. « Parce qu’inévitablement, quand on vieillit c’est ce que l’on dit aux jeunes : profitez-en! », affirme celui qui a agi comme porte-parole de la Semaine de la jeune relève artistique et culturelle. 

UNE BASE ENRACINÉE 

« La région est beaucoup dans mon dos. Je sens que les gens sont derrière moi, ce qui me permet d’avoir une base solide. Aujourd’hui, avec les plateformes numériques, plus besoin d’être à Montréal pour avoir plein de projets […] Quand j’ai participé au Festival de la chanson de Granby, j’ai rencontré plein de gens, j’ai fait ma première Place des Arts et je sais que les gens de la région ont voté pour ma chanson, j’en suis conscient », reconnaît-il. 

Crédit photo Vicky Bergeron

Sa principale source de revenus demeure les ateliers en milieu scolaire, mais depuis quelques mois, les occasions fusent de toutes parts. Ce qui amène Guillaume Laroche à une grande lucidité : « Je suis à l’étape de me dire que si ça prend plus d’ampleur, je vais avoir besoin d’une équipe. Actuellement, je fais autant de musique que d’administration. J’ai atteint une limite, actuellement, ça va bien, mais il me faudra des gens pour atteindre le niveau suivant. » 

Avec trois lancements, une tournée régionale, des spectacles à Granby, à Pont-Rouge (sur les traces de ses origines familiales) et à la Place des Arts de Montréal, il ne lui reste pas beaucoup de temps pour flâner. 

« Pour l’été, mon objectif est de participer à différents festivals dans la région et peut-être aussi un petit roadtrip en Gaspésie au mois d’août », planifie-t-il. 

En avril, Guillaume Laroche poursuit sa tournée régionale et fera la première partie de Bleu Jeans Bleu. Il présentera ensuite le spectacle de son album le 12 avril à Amos, le 21 avril à l’OdacieuX de Ville-Marie, le 22 avril à la Station Ludik de Val-d’Or et sera de retour à Amos le 28 avril, à l’Hôtel des Eskers. 


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.