La scénariste Francine Gaulin, Témiscabitibienne d’origine, a fait bien du chemin depuis ses débuts dans le monde de l’écriture. La passion des mots l’habite depuis l’enfance et continue de l’habiter, elle qui mène une carrière prolifique. Dans les derniers miles,elle a ajouté une nouvelle passion alors qu’aux mots s’est greffée la moto.

« Ça prenait un peu de cran, un peu de folie, pour commencer à 54 ans », affirme fièrement Francine. Depuis, elle ne rate pas une occasion de dévorer les kilomètres sur sa monture. « À moto, tous nos sens sont exacerbés. Même si on a déjà vu un paysage, c’est comme si on le voyait pour la première fois. Tout est différent! »

Son livre-témoignage Journal d’une apprentie motarde (Éditions JCL), sorti en février dernier, a été écrit dans le but de faire découvrir « ce monde inconnu, ce monde de sensation » aux lectrices et lecteurs. Francine s’était déjà commise sur le sujet dans son blogue Francinecrit où elle décrit ses aventures de bécanes dans nombre de billets. Le livre est le complément logique du blogue.

L’écriture, Francine Gaulin en mange et en vit avec plaisir. C’est cependant la moto qui lui a permis de passer au travers d’une grande épreuve, celle du cancer du sein. L’expérience enivrante de devenir une motarde dans la cinquantaine lui a non seulement donné l’occasion de repousser ses limites, mais elle lui a aussi donné la motivation de surmonter la maladie.

SA PLUME DE L’ABITIBI À LA GASPÉSIE

Du Francine Gaulin, il y en a partout au Québec. Depuis le journal étudiant de l’école d’Iberville à Rouyn-Noranda, elle n’a pas chômé. On retrouve des traces de sa plume dans une foule de projets en lien particulièrement avec les spectacles immersifs et l’univers muséal, comme La main à la pâte au musée de La Pulperie de Chicoutimi, ses textes interprétés par Rémi Girard et Michel Dumont ou le Conte de vents et marées du site historique Gaspé, berceau du Canada. La scénariste avoue recevoir une leçon d’humilité quand elle voit ces grands acteurs donner une seconde vie à ses mots.

En Abitibi, Francine a scénarisé l’exposition temporaire Rouyn-Noranda, un monde de hockey et le radioguide du Village minier de Bourlamaque où vous pouvez entendre la voix de l’Abitibien Pierre Brassard dans le rôle d’un animateur radio. D’ailleurs, il est toujours possible d’en faire l’audition au circuit touristique de Val-d’Or. Francine Gaulin a également signé deux textes dans notre journal en 2013.

FIÈRE DE SES RACINES

Partie de la région avec son grand ami Rémi Boucher après son cours secondaire afin d’étudier en guitare classique, Francine Gaulin n’en garde pas moins un fort lien d’attachement avec son Abitibi natale. Elle est fière de ses racines. Sa famille y est encore et elle se fait un devoir d’y revenir régulièrement.

L’auteure a enfourché sa moto jusqu’à Ville-Marie, fin mai, pour participer au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue qui est, selon elle, son plus beau salon à date. Faire la promotion de son livre dans sa région a été une grande joie et elle n’a que de bons mots pour l’organisation. « On a eu tellement un bel accueil, on a été traité aux petits oignons! »

Francine Gaulin travaille sur un projet en lien avec l’Abitibi-Témiscamingue qui l’emballe beaucoup dont elle ne veut pas trop dévoiler de détails pour le moment. Elle m’a quand même permis de vous donner un avant-goût avec l’extrait d’un billet sur le sujet :

«On croit habiter une région, mais c’est cette région qui nous habite, même longtemps après notre départ. J’ai une tendresse pour ses habitants qui se battent encore et toujours contre les préjugés de ceux qui ne savent pas, dans l’obligation encore et toujours de faire leur preuve, malgré la reconnaissance éphémère de leur mérite. À beau mentir qui vient de Rouyn, dites-vous, qui croyez que sa principale ressource est une mine de mouches noires.

L’Abitibi a très tôt appris à ne compter que sur elle-même et son envol n’en fut que plus majestueux. Dans ses beaux jours, elle transpire de créativité, se débrouillant pour qu’on ne l’oublie pas.»


Auteur/trice

Femme au parcours éclectique, Joanie Duval a déjà été fleuriste, journaliste et massothérapeute. Elle est revenue à son amour de l’écriture en acceptant avec un grand plaisir le mandat de la rédaction et des communications à L’Indice bohémien. Joanie est également une passionnée d’horticulture et de nature. Elle est d’ailleurs maraîchère sur sa ferme à Rouyn-Noranda et cultive de bons légumes, fines herbes, fleurs et plantes médicinales. Ses intérêts multiples et sa curiosité sans bornes font d’elle une personne en constante évolution qui vit d’audace et de créativité.