La dopamine est un neurotransmetteur qui active le circuit de la récompense dans le cerveau. Plusieurs comportements à risque peuvent stimuler la sécrétion de cette « molécule du plaisir » et entraîner de fâcheuses dépendances. Plus socialement acceptée que d’autres, la consommation, ou plutôt la surconsommation, est l’une d’elles. Nous recherchons l’effet euphorique qui survient au moment d’acheter quelque chose de nouveau, ce qui éclipse trop souvent les conséquences de cet achat sur notre écosystème.
Et si on allait chercher notre dose autrement, sainement, ou même artistiquement? La créativité, elle aussi génératrice de dopamine, peut à la fois s’avérer une réponse efficace aux dilemmes environnementaux et une source de bonheur sans culpabilité! L’équipe de La Cabane l’a compris. Depuis son ouverture en mars 2019, l’écologie et la créativité sont des valeurs inscrites dans l’ADN de ce lieu de diffusion de Val-d’Or. La pandémie n’a fait que renforcer sa capacité à se réinventer.
UNE LUBIE QUI RASSEMBLE
Par son caractère insolite et rassembleur, l’amalgame d’art, d’histoire et d’ingéniosité à l’intérieur de La Cabane charme. Le projet inusité interpelle dès le départ la communauté culturelle, mais aussi des collaborateurs de tous horizons. « Avec 9 000 $ amassés grâce au sociofinancement, on a fait des miracles », explique Mélissa Drainville, fondatrice de La Cabane. « On travaille avec ce qu’on a. Environ 90 % du lieu est réutilisé ou transformé à partir de matières récupérées. »
Oui, il y a une question d’économie, mais l’approche écologique est une valeur fondamentale depuis le début. « Même si, aujourd’hui, on pourrait se le permettre, le plancher, par exemple, est-ce qu’on voudrait le changer? Bien sûr, mais il est encore bon. Des gens dansent dessus depuis les années 1970. Pourquoi le jeter? Nos chaises ne sont pas toutes pareilles, mais on est confortables. C’est une cabane, sa déco devait refléter l’esprit d’une cabane, un endroit convivial qui t’accueille, peu importe d’où tu arrives. C’est aussi diversifié et éclaté que notre programmation et notre clientèle », poursuit Mélissa.
DU TEMPS DE QUALITÉ
Mélissa le confirme, c’est grâce à des bénévoles débrouillards qui ne comptent pas leurs heures que La Cabane tient toujours. « L’enjeu, c’est le temps, précise-t-elle. Acheter neuf, clé en main, c’est rapide et ça brille, mais ça n’a pas d’âme. Ici, chaque objet a une histoire et peut être lié à des personnes qui se sont mises en mode solution, qui ont pris le temps de réimaginer et transformer, bref, de créer. J’ai beaucoup de reconnaissance pour ces crinqués qui laissent leur trace ici. » Comme Mélissa, ils et elles y trouvent certainement leur compte, ou leur dose de dopamine!