L’Émeraude c’est quoi? C’est un projet piloté par L’Érige qui consiste en un centre d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, ainsi que leurs enfants, en Abitibi-Ouest.

L’Érige de La Sarre est un centre de femmes dont la mission féministe se décline en trois volets : les services, l’éducation populaire et les actions populaires. Par exemple, le centre offre un service d’achat en vrac avec son projet du Cœur au ventre, il présente des ateliers de cuisine et il publie un journal destiné aux membres qui propose des articles sur la condition féminine, des statistiques, etc. L’Érige fait aussi partie d’une multitude de tables de concertation pour véhiculer le point de vue des femmes. Le projet de maison d’hébergement fait partie de ses actions collectives à la suite d’une consultation des membres et de la communauté. 

IMPACTS DE L’ABSENCE DE MAISON D’HÉBERGEMENT POUR FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE

La MRC d’Abitibi-Ouest est le seul territoire de la région à ne pas compter sur une telle ressource. D’après Thalya Thibault, stagiaire en travail social et membre de l’équipe chargée du projet de centre d’hébergement, L’Érige reçoit une centaine de demandes d’aide par année. La situation s’est dégradée à la suite de la pandémie alors que les gens sont confinés. L’Érige est ouvert du lundi au jeudi et ne peut que diriger les femmes vers d’autres centres d’hébergement qui sont souvent à plus de 80 km de La Sarre. Souvent, les victimes de violence conjugale n’ont pas de moyen de transport, ne veulent pas éloigner leurs enfants de leur milieu scolaire et de leurs amis. L’autre problématique est qu’au sortir d’une ressource d’hébergement, des femmes avec très peu de ressources doivent se trouver un logement abordable, ce qui ne court pas les rues avec un taux s’inoccupation de 2,3 en Abitibi-Témiscamingue en 2020 (Observatoire de L’AT) combiné à une hausse vertigineuse du prix des loyers. Actuellement, les femmes se dirigent à l’urgence et le seul endroit où de l’hébergement peut être offert à court terme est au service de psychiatrie du Centre hospitalier de La Sarre. C’est loin d’être un endroit approprié pour ces femmes, même si elles en viennent à développer certains problèmes de santé mentale comme l’hyper vigilance.

ÉTAPES À FRANCHIR POUR QUE L’ÉMERAUDE VOIE LE JOUR

Jusqu’à maintenant, L’Émeraude est enregistrée officiellement et une graphiste bénévole travaille actuellement sur le logo. L’équipe de L’Érige est présentement en recherche de financement. En temps de pandémie, les activités de financement possibles sont plutôt limitées, mais avec l’aide de la députée Suzanne Blais, il a été possible d’obtenir 500 $ de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest et 5 000 $ du budget discrétionnaire du premier ministre François Legault. Les prochaines étapes seront l’assemblée de fondation, l’achat d’une maison et l’inscription à l’Association des maisons d’hébergement du Québec. Au fil de ses démarches, l’équipe a pu bénéficier du soutien de la maison d’aide et d’hébergement Alternative pour Elles de Rouyn-Noranda.


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!