Faire discuter deux femmes. L’une autochtone, l’autre allochtone. C’est le travail qui sera accompli dans Vivre en dessous, un théâtre de récit qui effectuera une résidence de création à la Salle Félix-Leclerc de Val-d’Or du 24 au 29 janvier 2021. Ce projet multidisciplinaire mettra à contribution plusieurs intervenants. Tina Mapachee, originaire de Pikogan et demeurant à Val-d’Or, discutera avec l’artiste et comédienne amossoise Valérie Côté. L’aspect visuel sera assuré par le cinéaste originaire de Kitcisakik Kevin Papatie, assisté par la vidéaste Sarah Gélineau Paradis. Le professeur de l’École d’études autochtone Sébastien Brodeau-Girard et la militante et intervenante sociale Julie Côté participent aussi au projet. Marie-Hélène Massy Emond sera responsable de l’aspect sonore. 

 

Mme Massy Emond travaille avec la comédienne Valérie Côté depuis une dizaine d’années sur des projets qui rejoignent toujours la prise de parole. En 2018, elles ont présenté Inven(taire) à vif. « C’était une pièce qui souhaitait donner la parole aux citoyens de l’Abitibi sur leur rapport au territoire. Il y avait une place aux participants anicinabek. Valérie et moi abordions nos réflexions sur le fait d’être dans un territoire où la rencontre entre autochtones et allochtone est une chose de complexe. On sait qu’il y a un schisme et cette chose nous a toujours habitées. On a un désir de rencontre et un souhait de compréhension et de dialogue », met en contexte l’artiste et musicienne. Ce spectacle avait été vu par Stéphanie Poitras, coordonnatrice à la programmation culturelle à la Ville de Val-d’Or, sensible à ces enjeux. Elle a invité l’équipe à créer un projet de théâtre de récit. 

 

Le théâtre de récit ne met pas en scène des acteurs ni des histoires, mais plutôt un ou des narrateurs-acteurs qui racontent l’histoire sous forme narrative. C’est une forme de théâtre qui passe par la parole et l’entrevue. Chaque participant écrit son propre texte. Le travail se fait sur scène et pousse à réfléchir sur un thème pour le peaufiner, le réfléchir au fil des jours. 

« Cette résidence servira à pousser la réflexion de l’utilisation des technologies de la vidéo dans le contexte des arts vivants. Le cœur de cette résidence qui aura lieu en janvier sera d’évoluer avec les techniciens de la salle qui ont les outils de projections. Ce sera de l’exploration technique et artistique afin de développer un langage commun. On est dans un rapport d’émulation où tout le monde va apprendre les uns des autres », précise Mme Massy Emond. 

 

Vivre en dessous est une rencontre entre deux femmes s’identifiant au même bout de pays, mais qui ne se sont jamais côtoyées et qui n’ont pas le même rapport avec l’Abitibi. Est-ce que leur territoire est le même? La résidence lancera ensuite un travail de douze semaines où les deux femmes se rencontreront hebdomadairement. L’objectif est de présenter le fruit dtravail de l’équipe d’ici deux ans.  


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