Laurier Lacasse est un homme-orchestre. Depuis sa retraite au printemps, cet ancien travailleur de la scierie de Béarn a finalement embrassé sa passion de toujours: la lutherie. Il a en effet fondé l’atelier Laurier Lacasse Luthier (LLLuthier), basé à Ville-Marie.  

 

La musique a toujours été présente dans la vie de Laurier, depuis sa première guitare offerte par sa mère quand il était enfant et qu’il a transformée en guitare électrique, en passant par la gamme d’instruments qu’il a fabriqués au fil de ses trente années d’expérience. Il s’est aussi produit comme musicien avec ses proches et en public, au Rift par exemple, avec son groupe Belle Lurette.  

 

Dès l’âge de 18 ans, Laurier commence à travailler le bois en forme d’instrument. Habile de ses mains depuis toujours et se rêvant inventeur, il a appris la lutherie à force de patience et d’amour pour le travail du bois devenant instrument. Il fabriquera d’abord une basse, son instrument de prédilection. Suivront violon, alto, dulcimer à percussion, harpe, mandole, violoncelle et contrebasse. Chaque fabrication est motivée par la demande d’un ami, l’opportunité d’un don de bois ou l’envie de jouer d’un nouvel instrumentAu fil des ans, Laurier s’est laissé guider par des livres sur la fabrication dinstruments, délaissant rapidement son premier manuel en anglais pour se fier à des ouvrages plus pédagogiquesà sa propre expertise du travail de ce matériau noble et surtout, à son amour pour ce travail. 

 

UNE RÈGLE D’OR : LA PATIENCE 

 

Les buches de merisier doivent parfois sécher pendant cinq ans avant de devenir des guitares sous les doigts de Laurier. Avec le temps, il a appris que rien ne sert d’accélérer les étapes dans le processus de fabrication d’un instrument, passant jusqu’à 500 heures sur une contrebasse qu’il a voulu s’offrir après en avoir essayé une. Le principal défi de la lutherie pour Laurier Lacasse, c’est la conception. Ensuite, il suffit de suivre les étapes : choisir le bois chez des importateurs spécialisés, fabriquer les moules, donner leur forme, sculpter et coller les pièces l’une après l’autre. Lorsqu’on lui confie une réparation, Laurier se satisfait d’atteindre un confort de jeu et une sonorité optimale pour que l’instrument soit le plus près possible de son état neuf.  

 

Ses objectifs pour cette seconde carrière professionnelle? Offrir ses compétences aux musiciens de la région et continuer de prendre plaisir à donner ou redonner vie aux instruments. 


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