Le 18 septembre dernier, une série de dix capsules documentaires tournées en réalité virtuelle à 360 degrés, visant à faire découvrir Rouyn-Noranda sous toutes ses coutures ont été lancées sur le Web. Le projet imaginé par les quatre festivals majeurs de la ville (le Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue, le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT), le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) et Osisko en lumière) a été développé en collaboration avec quatre entreprises, organismes ou destinations touristiques (le parc national d’Aiguebelle, la Corporation de la Maison Dumulon, le Centre local de développement (CLD) de Rouyn-Noranda et la Fonderie Horne), dans le but de créer un outil original de promotion touristique et d’attraction de la main-d’œuvre.
Nathalie Grenier, directrice générale du FGMAT, explique que tout a commencé en 2016. En effet, cette année-là, les quatre festivals s’étaient consultés et mis d’accord pour travailler ensemble sur une grande campagne de publicité en territoire montréalais. Une telle collaboration avait nécessité son lot de réflexion. Trouver une image commune pour quatre festivals aussi distincts n’était pas une mince tâche, mais a finalement émergé l’idée de Prochaine station Rouyn-Noranda, une campagne de publicité déclinée sur les quais du métro de Montréal, où des affiches annonçaient littéralement Rouyn-Noranda comme prochaine station. « On voulait montrer que c’est pas si loin que ça Rouyn-Noranda, on est la porte d’à côté, comme si on était la prochaine station au bout du métro », explique Mme Grenier. Elle souligne aussi le caractère exceptionnel d’une alliance entre plusieurs événements qui, a priori, pourraient être perçus comme des compétiteurs, malgré leurs identités très différentes.
Cela dit, le jeu en valait la chandelle, puisque les retombées de cette campagne ont été si grandes, que les principaux intéressés ont tout de suite pensé la même chose : il fallait une suite à Prochaine station Rouyn-Noranda. Et c’est cette suite, qui se construit tranquillement depuis 2017, qui nous est offerte aujourd’hui. Pour l’occasion, les quatre festivals du départ se sont associés avec le CLD, qui souhaitait trouver une façon novatrice d’attirer la main-d’œuvre en région en créant un outil d’attraction qui serait facile à transporter dans les divers salons de l’emploi, et qui permettrait de donner un aperçu rapide et complet de ce que la ville a à offrir. Ainsi est venue l’idée de la réalité virtuelle et peu à peu, les autres collaborateurs nommés plus haut se sont greffés au projet.
Si le projet a effectivement une vocation promotionnelle, les vidéos ont un cachet artistique indéniable et amènent le spectateur à vivre toutes sortes d’émotions, tout en lui présentant de l’information concrète et pertinente sur les coulisses des expériences mises de l’avant. Si dans la première phase du projet on cherchait à trouver une identité commune, cette fois, on a misé sur ce qui fait l’unicité de chaque élément. Ainsi, les capsules réalisées en réalité virtuelle grâce à l’expertise du Valdorien Serge Bordeleau (Nadagam Films), nous plongent dans l’essence même de Rouyn-Noranda et de ses charmes. Passion guitares, la capsule consacrée au FGMAT, nous transporte dans l’univers de Rémi Boucher, musicien de renommée mondiale originaire de Cléricy. On le suit dans les heures qui précèdent sa prestation à la 15e édition du festival dont il a été le premier directeur artistique, alors qu’il décrit avec beaucoup de passion et parfois même de poésie, sa relation avec la musique et son instrument en particulier. Au FCIAT, on vit avec Alexandre Castonguay et Dominic Leclerc les instants qui précèdent et qui suivent la projection du film Les chiens-loups. Au FME, Karine Berthiaume, qui assume la signature visuelle du festival, nous transporte dans son univers de création, alors qu’à Osisko en lumière, on nous raconte les origines du festival avant de nous plonger directement dans la foule assistant au concert de Charlotte Cardin et aux feux d’artifice qui s’ensuivent.
Les capsules portant davantage sur l’entrepreneuriat et le développement régional n’ont rien à envier à l’aspect grandiose des festivals. Entre autres, le témoignage de Thomas, Camerounais d’origine qui a choisi de s’établir à Rouyn-Noranda, vient particulièrement nous chercher par son humour, sa détermination et son attachement au territoire.
Nathalie explique qu’à la base, on souhaitait rendre les lunettes de réalité virtuelle disponibles en tout temps au Bureau d’information touristique de Rouyn-Noranda. On souhaitait aussi les rendre disponibles dans des établissements d’enseignement et les partager avec toute entreprise souhaitant faire vivre l’expérience rouynorandienne à de futurs employés. Cependant, COVID et mesures d’hygiène obligent, le public devra pour l’instant se contenter d’un visionnement sur la page Web hébergée par le site du CLD où l’on peut profiter de la vue à 360 degrés en déplaçant notre souris. L’expérience de réalité virtuelle peut aussi être vécue à l’aide d’un téléphone intelligent. Cela dit, peu importe comment on les visionne, chaque capsule offre un récit et une réalisation de grande qualité.