Malgré les revers et les incertitudes des derniers mois, le Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue aura bel et bien lieu du 3 au 5 septembre prochains.
Le FME existant depuis près de 20 ans, il a beaucoup grandi depuis ses débuts. C’est maintenant un événement majeur dans la région et reconnu à travers le monde. Sa programmation inclut plusieurs artistes de renom et est passée d’environ 10 à 100 spectacles présentés durant la fin de semaine du Festival. Pour continuer d’évoluer et de se renouveler, les organisateurs doivent rester à l’affût des nouvelles tendances artistiques et de la fine pointe de la technologie en plus de toujours trouver de nouveaux projets innovants. C’est le cas, par exemple, du jardin de réalité virtuelle, qui sera de retour cette année, et de CFME, la radio du Festival qui recevra de grands noms des médias d’ici tels Barbara-Judith Caron (Urbania), Louis-Philippe Labrèche (Culture Cible) et plusieurs autres.
Malgré l’expérience accumulée par le festival, selon Élie-Anne Lamerise-Dumont, responsable des communications, beaucoup plus de défis se sont présentés cette année en raison des règles de distanciation. Le FME a dû se réinventer à 100 % et renoncer à certains classiques comme la grande scène extérieure de la 7e Rue. Une petite scène extérieure sera tout de même montée à la plage Kiwanis et des spectacles en salle seront offerts selon les plages horaires habituelles.
Soucieux de mettre de l’avant des artistes originaires de l’Abitibi-Témiscamingue, le FME comptera dans sa programmation plusieurs DJ régionaux. On aura aussi droit à de tout nouveaux projets comme Carla Blanc (nouveau projet de Charles Lavoie, de Dear criminals), Mirabelle (nouveau projet de Laurence Hélie), Gus Englehorn (mélange rock des années 1960 et de lo-fi des années 1990) et Les Shirley (un groupe rock 100 % féminin), qu’Élie-Anne compte parmi ses coups de cœur.
AU PAYS DES PICK-UP
Un des projets mis de l’avant par le FME cette année était Au pays des pick-up. Ce projet a été présenté tout l’été un peu partout dans la région et consistait en une série de spectacles ambulants, dans une remorque tirée par un camion! Le projet a inclus des artistes comme Émile Bilodeau et le Théâtre Régal, un groupe de la région.
Selon Andrée-Anne Laroche, chargée du projet, l’idée est venue pendant le confinement, lors d’une tempête d’idées avec le Petit Théâtre du Vieux Noranda, coproducteur du projet. Ayant envie d’offrir des expériences de qualité et de répandre le bonheur dans la population, ils ont décidé d’étendre le projet dans toutes les MRC, offrant ainsi la possibilité à un plus grand nombre de personnes d’en profiter.
L’idée d’une scène ambulante sur remorque offrait la possibilité d’une belle scénographie tout en respectant la distanciation physique. Le choix des artistes s’est fait simplement : il était important de choisir des artistes régionaux et émergents, qui peuvent offrir une belle fête pendant leur prestation. Félix B. Desfossés, membre du Théâtre Régal, a eu l’occasion de se produire dans le cadre d’Au Pays des pick-up. Il décrit son expérience comme à la fois étrange et chaleureuse. Personne ne savait exactement comment se comporter, autant ceux sur la scène que dans le public! « Depuis le timide retour des spectacles, je réalise que ce qui me manque le plus, c’est la danse; de voir les gens danser librement », affirme-t-il. Tout de même, on peut imaginer que certains ne pourront s’empêcher d’esquisser quelques pas de danse dans les rues du Vieux-Noranda pendant la fin de semaine du FME!