[Tous les vendredis, Fednel Alexandre va à la rencontre d’un membre de la scène artistique et culturelle régionale pour L’Indice bohémien.]
Hélène Jager a importé l’impro à Témiscaming. En avril dernier, elle devait y organiser un festival international d’impro. Mais le drame est arrivé. En attendant la suite des choses, elle prend pays, habitée par la plénitude de la forêt telle Virginie, le personnage d’Andriat.
LE QUESTIONNAIRE
F. A. : Pour toi, le confinement, c’est…?
H. J. : L’ensemble des conditions dans lesquelles se trouve un explosif détonnant quand il est logé dans une enveloppe résistante. Dans un sens intérieur. Moi, je trouve que la pandémie a mis chacun face à ses peurs. Moi, ça m’a mise face à certaines peurs. Ce sont des conditions qui t’empêchent de t’échapper.
F. A. : As-tu l’impression de réussir ton confinement?
H. J. : Plein de choses se passent dans ma vie. J’ai trouvé un emploi, donc je vais rester. Malgré les difficultés, c’est cool. J’ai dû faire mon deuil du festival. Je travaille beaucoup pour voir s’il sera possible de reporter le festival, mais rien n’est sûr.
F. A : C’est quoi une journée réussie pour toi en période de confinement?
H. J : C’est un équilibre entre prendre l’air, travailler et connecter, que ce soit avec soi ou avec les autres.
F. A. : Une chose que tu ne peux plus faire depuis le confinement mais que tu as hâte de pouvoir refaire?
H. J : De l’impro. On venait de lancer les choses au Témis. On avait une bonne équipe. On va devoir tout recommencer. D’ici à ce qu’on puisse circuler librement, j’ai très hâte de pouvoir refaire du spectacle vivant en direct. Ça me manque beaucoup.
F. A : Une chose que tu regrettes de n’avoir pas faite avant le confinement?
H. J : En fait, je vais faire une pirouette pour répondre. J’évite à tout prix les regrets. Car toute chose est toujours comme elle devrait être. Ce qui arrive dans ma vie, ce que je fais ou ne fais pas, je ne peux pas le regretter.
F. A. : Quelque chose que tu as appris depuis le confinement?
H. J. : J’ai appris à faire des pommes dauphines maison.
F. A. : Quelque chose que tu as découvert chez toi depuis le confinement?
H. J. : Beaucoup de choses. J’ai pu repérer un certain nombre de mécanismes. Le confinement, c’est ça. On se retrouve en huis-clos. Ce sont des mondes à la rencontre d’un autre. Dans ses relations, il faut regarder le manège. C’est drôle comme on découvre les gens avec qui on vit. C’est une occasion de se mettre à nu devant soi-même aussi.
F. A. : Une lecture, un film ou une chanson pour personnes confinées?
H. J. : The Cube. C’est un film de science-fiction.
Lien pour la recette des pommes dauphines : https://www.marmiton.org/recettes/recette_pommes-dauphines_22232.aspx
Ci-dessous, Hélène Jager sur scène et avec sa fille: