C’est en décembre 2019 que Philippe Maschinot, un Français originaire d’Alsace établi à Rouyn-Noranda depuis 20 ans, publiait son premier écrit, Le poids du sac, aux Éditions En Marge. Dans ce roman de développement personnel, le personnage de Pierre lui permet de raconter son histoire, une tranche de vie où la marche longue distance s’est avérée rédemptrice après des épreuves importantes. Quelque 4500 km lui ont permis de prendre le temps de vivre autrement.

Les remises en question qui font partie intégrante du roman sont le fruit des réflexions qui ont traversé l’esprit de Philippe Maschinot. L’histoire de Pierre est le reflet de celle de l’auteur. « Un premier roman possède souvent la force de l’autobiographie en évidence. Pierre est une partie de moi, probablement, mais aussi de tous ces moments de partage avec d’autres souffrances et de libération lors de mes longues marches. Peu de chapitres sont fictifs. Ils sont communs à mon histoire non embellie. Ils sont aussi le réel de certains passages de mes notes et des histoires de rencontres », précise-t-il.

Volontairement, les lieux parcourus par l’auteur pendant ses 172 jours de marche ne sont pas mentionnés dans le roman. Dans l’optique de développement personnel, il voulait d’abord et avant tout que le lecteur puisse trouver sa voie à travers cette histoire. Bien sûr, les rencontres sont au cœur de ce voyage intérieur qui se dessine à même la route arpentée. Les échanges, les accolades, les sentiments de fraternité ont tous un impact psychologique sur la transformation qui s’opère. Dans ces relations éphémères, le marcheur trouve de nombreuses réponses à ses interrogations. « As-tu pensé que la recherche de soi passe peut-être par la recherche des autres? » peut-on lire.

L’analogie entre le titre et le contenu du roman est frappante. La lourdeur du sac est le poids psychologique que l’homme transporte sur ses épaules : la déception d’un échec professionnel, la détresse d’une rupture amoureuse, la culpabilité d’être un père absent le temps de ce ressourcement… Au fil des distances, le poids s’allège et le poids plume de la libération prend tout son sens.

Tel le marcheur, Le poids du sac chemine. D’abord édité en Europe, il en est à sa deuxième vie aux Éditions En Marge. La réaction est positive. « Je n’ai rien dit à mon entourage. Seul mon fils savait. Quand le livre est arrivé dans mes mains, j’ai ressenti de la peur. Puis, les messages de ma famille, de mes amis et des premiers lecteurs ont été salvateurs. Non pour flatter mon ego, seulement pour me dire merci d’avoir osé et d’avoir su mettre des mots aussi sur la souffrance masculine. »

Déjà, Maschinot connaît le lieu de sa prochaine destination, mais pas la date. Quand le jour viendra, il prendra son sac, sa tente et ses gamelles. En attendant, l’écriture du prochain roman est en cours. « Le fil conducteur existe. Les mots viennent. Ils s’écrivent et racontent une histoire du temps… Celui que l’on prend. Ou pas… »


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.