C’est le temps de lire, de courir chez votre libraire indépendant et de trouver ce qui occupera les après-midi ensoleillés, les journées à la plage ou les soirées sur la terrasse. Il y a tellement de choses à lire, il n’y a plus d’excuses pour ne pas lire. Encore cette année, je vous offre quelques suggestions de livres pour l’été.

I- C’est l’occasion de découvrir Michel Houellebecq. J’ai aimé La carte et le territoire (J’ai lu) et adoré Soumission (J’ai lu)(l’histoire d’une France devenue islamique au milieu des années 2020). J’ai adoré Sérotonine (Flammarion), son plus récent roman. Selon plusieurs critiques, Houellebecq est le meilleur écrivain français vivant. Il sait décoder, comme peu de penseurs, l’état de notre monde occidental, ses crises, ses zones d’ombre. Sérotonine, c’est l’histoire d’un ingénieur agronome, Florent-Claude, dépressif et seul, qui gère sa déchéance à coups d’antidépresseurs qui le laissent sans libido. C’est l’archétype même du héros de Houellebecq : le mâle blanc, qui a perdu ses repères, sans gouvernail dans les eaux troubles de la modernité. On y trouve un portrait saisissant et cru de notre époque. On y devine même les « Gilets jaunes », que Houellebecq a semblé prédire un an à l’avance. Une fiction bien ancrée dans un réel inquiétant.

II- J’ai lu peu de science-fiction dans ma vie. Peut-être à 14 ans, un Asimov. Les Robots (J’ai lu)? J’ai fait un essai l’hiver dernier avec Le problème à trois corps (Actes Sud) de Liu Cixin, légende chinoise, gagnant des plus prestigieux prix. L’idée du roman : en pleine révolution culturelle, enfermée dans un camp de rééducation, une jeune astrophysicienne envoie un signal qui sera capté par les Trisolariens, une civilisation lointaine, menacée par les orbites chaotiques de ses trois soleils. Les Trisolariens sont sur le point de quitter leur planète et la jeune Chinoise tient le destin de l’humanité entre ses mains. L’intrigue est complexe, mais passionnante, on apprécie l’originalité et l’audace de l’histoire. Ce roman est le premier d’une trilogie, déjà parue. La rumeur court qu’Amazon adapterait l’histoire pour la télévision. Et qu’elle serait prête à débourser un milliard de dollars!

III- Imaginez : début du XXe siècle, Paris, la bohème, Picasso et Apollinaire qui déambulent. C’est Le vol de la Joconde (Grasset) de Dan Franck. Été 1911, le célèbre tableau est volé au Louvre. Les deux comparses ont peur d’être arrêtés, Picasso possédant deux statuettes volées aussi par le présumé cambrioleur, un drôle, qui a aussi été, par hasard, secrétaire d’Apollinaire. Ils doivent donc se débarrasser des deux têtes ibériques. Commence alors la tournée des amis artistes et des cafés de Paris, à la recherche d’une solution. On croisera le Douanier Rousseau, Utrillo, Max Jacob, Soutine, Modigliani, Chagall, Matisse et Gertrude Stein. Moins de 200 pages qui se lisent bien. C’est frais et léger, on sourit, c’est lumineux. À lire avant Le temps des Bohèmes (Grasset), brique de plus de 1000 pages de Franck sur ce Paris des artistes du début du siècle dernier.


Auteur/trice

Abitibien d’adoption, Valdorien depuis 20 ans, Dominic Ruel est enseignant en histoire et géographie au secondaire. Il contribue à L’Indice bohémien par ses chroniques depuis les tout débuts, en 2009. Il a été président du CA de 2015 à 2017. Il a milité en politique, fait un peu de radio, s’est impliqué sur le Conseil de son quartier et a siégé sur le CA du FRIMAT. Il aime la lecture et rêve d’écrire un roman ou un essai un jour. Il est surtout père de trois enfants.