Le 2 novembre dernier avait lieu le vernissage de deux expositions qui ont eu l’heur de plaire à l’important public présent et de célébrer l’hiver qui est à nos portes. Deux expositions ayant en commun de toucher l’imaginaire et l’identité, présentées jusqu’au 6 janvier au Centre d’exposition d’Amos
PIGNONS SUR GLACE DE CLAUDE GUÉRIN
Pignons sur glace, une exposition d’une vingtaine de photos, propose deux recherches artistiques : une sur la photographie et une autre sur le paysage architectural québécois. Le travail se rapproche ainsi de l’anthropologie photographique, une curiosité qui anime l’artiste depuis maintenant une dizaine d’années.
Qu’elles soient de la rivière Saguenay, du lac Saint-Louis, du lac Saint-Pierre, du lac des Deux-Montagnes, à Escuminac en Gaspésie, du lac La Motte, de la rivière Thompson ou du lac Témiscamingue, ces cabanes sont des éléments de notre paysage, chacune ayant sa propre personnalité (ce qui ravit Claude Guérin) et attestant d’un mode de vie. Accompagnant les photos de Guérin, des maquettes tirées de l’exposition Points-clefs : Cabanes, abris, pylônes de Bertrand Rougier, maître en architecture, démontrent que les abris Tempo, les pylônes électriques et les cabanes à pêche sont des points d’attache entre la technique et notre territoire québécois. « Révéler la beauté là où personne ne la voit, c’est la raison d’être de l’art, mais aussi la meilleure façon de décrire Pignons sur glace », explique M. Guérin.
Formé en arts plastiques, en design graphique et en communications, Claude Guérin a longtemps travaillé comme designer graphique, surtout en arts visuels et dans le milieu universitaire.
SAMUEL BRETON, L’ESKIMO DE SOREL
L’achat d’une paire de bottes de marque Sorel, modèle Eskimo, a été à l’origine de l’exposition Eskimo de Sorel du bachelier en beaux-arts et maître en arts visuels Samuel Breton. « Sorel » et « Eskimo », deux mots vendeurs pour l’entreprise, mais remplis de clichés et de stéréotypes. Des mots liés à l’identité qui évoquent des souvenirs collectifs transformés (les bottes ne sont pas fabriquées à Sorel, mais plutôt en Ontario). Surfant sur cette idée et inspiré du film documentaire Nanook of the North (Robert J. Flaherty, 1922) et du roman Agaguk (Yves Thériault, 1958), film et livre donnant l’impression de voir le vrai Inuit dans son habitat naturel alors que la réalité est toute autre, Samuel Breton revisite ses souvenirs d’enfance et déconstruit le stéréotype de l’Eskimo, abordant de façon poétique les thèmes de l’appropriation culturelle à des fins commerciales et l’impact de ces représentations sur l’imaginaire occidental.
L’exposition prend la forme d’une installation vidéographique (animation d’une durée de huit minutes) accompagnée d’une ambiance sonore, d’artéfacts (lit, harpon, lunette, raquettes, manteau, bottes, etc.) et de dessins à partir desquels l’installation a été produite. Un guide audio sur l’exposition commenté par l’artiste est disponible sur la page Facebook du Centre d’exposition d’Amos.
L’exposition Eskimo de Sorel de Samuel Breton a reçu le prix Coup de cœur du public au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul en 2016.