Malgré un climat moins propice à la culture horticole et une tradition axée sur l’élevage bovin et la ferme laitière, l’horticulture devient de plus en plus populaire en Abitibi-Témiscamingue. Les nouvelles techniques d’aide au développement de ferme contribuent à changer les modes de fonctionnement, favorisant l’expansion des propriétés agricoles. Les fermiers d’ici sont vraiment motivés à développer et cultiver des produits locaux de bonne qualité. Nous avons rencontré Esther et Claude, propriétaires de la Ferme Esther Aubin située à Bellecombe, à environ 20 km de Rouyn-Noranda.

DE L’ÉLEVAGE À L’HORTICULTURE

Esther et Claude ont racheté la ferme familiale à l’automne 1995. Une nouvelle vie a commencé pour eux alors qu’ils se sont lancés dans l’horticulture, une réalité bien différente de l’ancienne ferme qui était spécialisée en élevage bovin. Marie, fille aînée du couple, est présente sur la propriété depuis douze ans. Gabrielle, leur nièce, a rejoint l’aventure cette année. Tous les quatre y travaillent à temps plein. De temps à autre, certains membres de la famille s’initient au travail d’apprenti jardinier avec plaisir et passion.

L’idée de départ était de cultiver des fines herbes, mais Esther s’est vite aperçue que la demande n’était pas au rendez-vous. Les consommateurs veulent une variété de légumes, d’où l’idée d’évoluer vers une plus grande diversité dans la production. Au menu : crucifères, tomates, oignons, poivrons, betteraves, pommes de terre, carottes, piments, roquette, laitue, radis, épinards, et bien sûr des fines herbes pour assaisonner le tout : basilic, sauge, romarin. Quelques fleurs telles que les pensées et les angéliques ont aussi leur place, ajoutant un brin de couleur dans le paysage. 

PRÈS DE LA TERRE

À la Ferme Esther Aubin, tout se fait à la main, de la germination à la plantation jusqu’à l’arrosage. Claude et Esther recherchent un équilibre entre la nature et l’intervention de l’Homme : « On finit par se fier aux choses matérielles, et quand elles se brisent, nous n’avons plus les bons réflexes. Donc, tout ce qui n’est pas essentiel, on essaye de l’éliminer. » 

Par exemple, ils utilisent la première ressource disponible pour le chauffage, c’est-à-dire le bois. Chaque serre est dotée d’un gros poêle à bois, moins énergivore que l’électricité ou le gaz. Ce n’est pas non plus une ferme intensive; on ne veut pas forcer les sols. On effectue une rotation des cultures et on pratique la mise en jachère. À la Ferme Esther Aubin, on prône le respect des sols pour une bonne production et une meilleure récolte. La qualité des produits passe avant tout.

LA DISTRIBUTION

Les consommateurs peuvent se procurer les légumes sur place, où Esther et Claude se font un plaisir de discuter avec eux et de les conseiller, une belle façon d’en apprendre davantage sur l’origine des légumes et sur ce qui passionne les agriculteurs. Un système de livraison à domicile est également en place. Finalement, un point de vente à La Semence de Rouyn-Noranda (magasin d’alimentation biologique) contribue à rendre la production plus accessible. 


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