Diplômé en sociologie et chargé de cours au Cégep Marie-Victorin, Benjamin Perron, anciennement du Témiscamingue, s’intéresse au monde de l’art et aux continences sociales qui participent à la création d’une œuvre. Du 24 novembre 2017 au 14 janvier 2018, il exposait sa collection de photographies, intitulée Vol de nuit, à la Galerie du Rift de Ville-Marie.
C’est en sortant de ses tiroirs un héritage reçu d’un grand-oncle qu’un projet de photographie s’est mis à germer dans l’esprit de cet artiste. Les mouches, qui servaient pour la pêche, deviendraient donc le sujet principal de celui qui cherche à sortir du réalisme habituel. « J’ai toujours été fasciné par ces objets minuscules faits à la main, au point de m’empêcher de les utiliser. C’était davantage un objet de contemplation que je n’osais pas détruire à la pêche », raconte-t-il.
Pour cette série de photographies, l’objectif principal de Benjamin Perron était de transformer l’objet d’origine en mettant en valeur le travail de l’artisan. C’est en lui demandant de raconter son processus de création et la technique utilisée que l’on constate que celui qui se considère comme un photographe amateur maîtrise assez bien son art.
« J’ai opté pour un fond noir, et dans la noirceur, j’ai photographié les mouches en exposition lente, celle-ci pouvant durer jusqu’à 10 minutes. Plutôt que de réfléchir une lumière externe, l’exposition prolongée permet à la lumière d’émerger de l’objet tout en faisant ressortir les textures, ce qui était particulièrement intéressant pour bien voir les détails des mouches fabriquées de fils et de plumes. J’ai nettoyé les images en postproduction afin que la mouche se retrouve sur un fond noir. Ensuite, j’ai accentué cet aspect de flottaison en montant les photographies sur un panneau d’aluminium sans cadre », explique-t-il.
Sans aucun doute, cette exposition qui a suscité la curiosité par son originalité a permis à Benjamin Perron de se définir comme artiste de talent sur la scène témiscamienne. Les idées plein la tête, il travaille sur différents projets simultanément. Entre autres, l’année 2018 a commencé pour lui avec « Plus un, moins un », un projet qui lui permet de diffuser des photographies qu’il produit au quotidien, sans négliger celles qui dorment depuis un bout de temps sur ses disques durs. Même si l’artiste n’a pas d’intérêt pour l’aspect commercial, il lui arrive aussi d’accepter des contrats orientés vers la photographie d’architecture. Il est possible de suivre son parcours sur son site internet (www.benjaminperron.com) et sur compte Instagram (benjperron).