C’est dans le cadre de la Journée internationale des archives que la Société d’histoire d’Amos lançait sa nouvelle exposition mettant en vedette Maurice Bénard, un immigrant français haut en couleur.
C’est parce que la Société d’histoire d’Amos a acquis le fonds d’archives de photos inédites de Suzanne Parmentier et de la famille Bénard que le personnage hétéroclite et fascinant qu’est Maurice Bénard a pu refaire surface. Ce plongeon dans la vie de cet homme polyvalent, à la fois coureur des bois, bourgeois, entrepreneur, prospecteur et homme de lettres, permet, par la même occasion, de mettre en lumière cette époque sous un autre angle.
C’est ainsi que dans son sillon, nous découvrons également l’apport important de deux femmes : Marie Quentier, la mère de Maurice Bénard, et Berthe Bénard, la femme de ce dernier. Première femme propriétaire d’un établissement hôtelier, Marie Quentier cèdera l’établissement à sa bru, donnant ainsi un poids considérable et non négligeable à la gent féminine pour l’époque.
La mise en valeur du parcours de Maurice Bénard nous replonge également dans le contexte de la colonisation et de l’immigration en région, d’ailleurs abordé dans le livre Avec le rêve pour bagage : les immigrants à Rouyn-Noranda 1925-1980 de Benoit-Beaudry Gourd paru aux Éditions du Quartz. La perspective est toutefois tout autre, c’est-à-dire que le parcours singulier de Maurice Bénard appartient à un autre type de bâtisseur que ceux provenant de la vague d’immigration reliée au boum minier. À travers cette concentration somme toute homogène des premiers colonisateurs en raison du projet nationaliste du clergé au début du XXe siècle, d’autres portraits peu communs à l’image de celui de Maurice Bénard surgissent. C’est ainsi que nous en apprenons davantage sur Hector Ogden, Ben Serra et Antonio Maria Serra, des pionniers appartenant aussi à cette autre vague de bâtisseurs d’Amos des premiers temps.
Divisée en quatre principaux volets et s’inscrivant dans l’air du temps, l’exposition se retrouve également en volet numérique avec du contenu supplémentaire. Le volet numérique est aussi intégré à l’exposition physique par des codes QR qui nous amènent vers le volet numérique et ses bonus. À cela s’ajoute une autre facette : une déclinaison sonore produite par l’artiste Massy Edmond. Il est donc possible d’écouter un paysage et des textures sonores des lieux foulés par Maurice Bénard sur place comme de la maison. Selon vos intérêts, une panoplie de façons de s’intéresser à l’exposition s’offre à vous!
L’exposition est en cours au Centre d’archives de la Société d’histoire d’Amos, et ce, jusqu’au 30 mars 2018. L’entrée est gratuite, il n’en tient qu’à vous de venir visiter cette magnifique exposition aux couleurs et au design contemporains pour aborder autrement les premiers instants de la colonisation d’Amos à travers le parcours de Maurice Bénard sur le sol abitibien.