Ce n’est pas d’hier que les femmes de la région cheminent vers l’égalité de mille-et-une façons.
Il faut se rappeler… que depuis 1966, l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (l’AFEAS) travaille à sensibiliser les femmes sur le territoire du Témiscamingue, et que dès 1972, un cercle est mis sur pied à Rouyn-Noranda. Par sa mission, ce regroupement a agi comme « précurseur » à divers niveaux.
Il faut se rappeler… les toutes premières rencontres à caractère féministe, en 1970, vouées à l’étude du rapport Bird sur la condition féminine au Canada, auxquelles participèrent quelque 200 femmes.
Il faut se rappeler… le projet pilote qui a permis l’établissement de garderies à titre provisoire dans les cinq secteurs de la région en 1971.
Il faut se rappeler… la mise sur pied de l’Association des secrétaires en 1974, qui a fait de la sensibilisation pour l’obtention de meilleures conditions de travail puisqu’aucun syndicat n’avait encore accrédité ce corps d’emploi.
Il faut se rappeler… en 1975, la mise en place de « Femmes et l’emploi », projet d’intégration à l’emploi pour les femmes chefs de famille à faible revenu.
Il faut se rappeler… la création d’un mini centre de santé pour les femmes, en 1976, qui a fonctionné durant six mois et où 800 femmes se sont prévalues de divers services.
Il faut se rappeler… la participation des femmes d’ici à la première recherche sur les femmes battues pilotée par le Conseil du statut de la femme à travers la province.
Il faut se rappeler… la création, en 1970, de l’Association du Nord-Ouest pour le planning des naissances, où les femmes ont acquis une tribune pour lutter pour le droit à l’avortement. À la fin des années 1970, le groupe devint le Collectif féministe de Rouyn-Noranda pour la santé des femmes.
Il faut se rappeler… que dans les années 1980 est arrivé le « babyboum » des groupes de femmes, d’où la naissance des maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, des centres de femmes et des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel.
Il faut se rappeler… la fondation, en 1982, du Regroupement de femmes de l’Abitibi-Témiscamingue, qui cumule à ce jour de nombreuses réalisations.
Il faut se rappeler… les grands colloques, notamment le premier colloque québécois sur l’intervention féministe tenu à Rouyn-Noranda en 1984, qui a attiré 400 personnes, ainsi que le colloque sur l’inceste qui a permis aux femmes autochtones de la région d’ajouter leurs témoignages à ceux des femmes blanches concernant la situation qui prévalait à l’époque.
Il faut se rappeler… les grandes marches des femmes auxquelles participent nombre de militantes de l’Abitibi-Témiscamingue depuis la Marche du pain et des roses de 1995.
Il faut se rappeler… il faut se rappeler… pour avoir le courage de s’opposer fermement à tout ce qui risque de menacer les acquis des femmes d’ici, si chèrement gagnés au cours des décennies.