Humoriste et porte-parole du Festival des langues sales en Abitibi-Ouest, Derrick Frenette est de retour en région quelques semaines seulement après sa dernière tournée (fait rare !) où il présentait Esquisse, un spectacle d’humour de son cru. Nous avons donc voulu faire plus ample connaissance avec ce très sympathique énergumène. L’occasion est parfaite pour nous parler de ce qu’il vient nous présenter dans les salles de spectacles de la région en ce début de février 2017 : Fâché noir.

Rédaction : Pourrais-tu me décrire un peu ton parcours, ce qui t’a mené à faire de l’humour ? Pourquoi pratiquer cette forme de performance plutôt que le théâtre ou l’impro ? 

  1. Souvent un parcours classique d’adolescent ! Je suis tombé dans l’improvisation par hasard à 16 ans et j’ai eu la piqûre de faire rire les gens !

J’ai déjà pratiqué le théâtre et l’improvisation. L’humour est une discipline différente et me ressemble davantage. J’aime le processus d’écrire une blague et la peaufiner. À l’opposé, l’improvisation est une forme instantanée d’art qu’on ne peut reproduire identiquement soir après soir. J’admire les gens qui font de l’impro. Il faut beaucoup de « guts ». C’est sans filet !

Rédaction : Qu’est-ce que ça t’apporte comme créateur ?

  1. Un sentiment de dépassement de soi… Ça fait réponse magazine 7 Jours mais c’est vraiment ça !

Rédaction : Est-ce que tu écris tes textes toi-même ou tu travailles généralement avec un scripteur ?

dF : La base part de moi, mais j’aime m’entourer pour repuncher mes numéros et avoir un regard extérieur. Dans mon premier spectacle, Esquisse, j’ai été épaulé par l’écrivain Stéphane Dompierre. 

Rédaction : Comment on monte un show d’humour ? Quels sont les étapes, les collaborateurs, les défis ?

dF : Dans le cas d’Esquisse, j’ai pris mes numéros préférés qui cadraient avec une thématique : me présenter au public. Il faut avant tout que ce soit organique, monter un show. Les étapes ? L’écriture d’un numéro. Rodage. Réécriture. Rodage. Repunche avec les amis humoristes. Rodage. Présentation au script-éditeur. Rodage. Numéro prêt. On recommence pour le prochain numéro. Angoisse. Transpiration. Perte de cheveux. Burn-out. 

Rédaction : Pourrais-tu me parler du spectacle que tu viens présenter en Abitibi-Témiscamingue en février ? 

dF : Pendant qu’on travaillait Esquisse, j’ai proposé l’idée à Stéphane Dompierre d’adapter ses chroniques Fâché noir. Je trouvais que ses montées de lait se transposaient bien sur scène… Pis ça me permettait de présenter un nouveau spectacle sans devoir l’écrire !

En fait, Stéphane m’a laissé carte blanche et c’est moi qui ai fait toute l’adaptation pour le Festival Zoofest à Montréal l’été dernier. Lors de la première représentation, Stéphane n’avait aucune idée à quoi s’attendre ! Fâché noir, c’est 130 chroniques. J’en ai pris 20 que j’ai mises ensemble selon des grands thèmes : les arts et spectacles, les transports, les voyages, l’amour et les phrases toutes faites. J’ai remis ça dans mes mots et Stéphane m’a laissé jouer dedans, ajouter des gags, etc. La mise en scène a été réalisée par le comédien Nicolas Pinson. J’ai adoré travailler avec lui. Il m’a appris à jouer !

Rédaction : Deux tournées de suite dans la région, c’est assez rare.

dF : C’est spécial de venir présenter deux spectacles différents à deux mois d’intervalle ! C’est une question d’astres je dirais ! Les gens de la région reconnaissent mon travail et m’invitent à venir le présenter. J’en suis heureux et fier !

Rédaction : Tu es porte-parole du Festival des langues sales à La Sarre. Parle-moi de cet évènement et de ce que ça apporte comme activités. Pourquoi tu t’y associes en particulier ?

dF : C’est le premier contrat sérieux que j’ai eu en région. Ils m’ont fait confiance avant que ça commence à « marcher ». C’était en 2011. Je croyais que ce serait un contrat d’une édition. Depuis, j’y retourne chaque année, car j’ai beaucoup de plaisir et c’est maintenant une famille pour moi ! Les gens sont accueillants, la programmation est diversifiée et de grande qualité. Je trouve ça pertinent que des individus se mobilisent bénévolement pour présenter une offre culturelle dans leur localité. C’est beau à voir et je trouve ça inspirant d’y prendre part !


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