C’est avec passion que Daniel Gagné chapeaute bénévolement Vision Vassan. Depuis janvier 2016, au moment de l’ouverture officielle du bistro de Vassan, il n’a cessé, avec un conseil d’administration de 13 personnes et entouré d’une soixantaine de bénévoles par le biais de diverses activités, de travailler à la redynamisation de Vassan. Ces activités qu’il nomme « d’économie sociale » sont de trois types : expositions, activités culinaires et autres activités connexes. Économie sociale, parce qu’elles se subventionnent elles-mêmes et suscitent des retombées concrètes, par exemple par l’amélioration du bâtiment où se situe le bistro ou bien avec la construction d’un entrepôt qui débutera sous peu.

Depuis le 23 janvier 2016, il y a eu 8 expositions. Quatorze membres de l’Université de toullmonde (UT) ont exposé, dont Nil Rolando, Denis Miron, Laurent Laroche, de même que Simone Lafond et Michel Renaud. Actuellement, c’est Dany Aubé, également membre de l’UT, et Lyne Filion qui exposent jusqu’au 18 décembre. Les artistes actuels sont des portraitistes. Lyne Filion fait surtout de très expressifs portraits de petites filles. Ses tableaux mettent tout l’accent sur le personnage. Dany Aubé, quant à elle, présente une vision très personnelle de la peinture. Certains de ses tableaux ont même des allures byzantines grâce à l’ajout de bijoux. Un fini verni leur confère une grandeur certaine.

Les expositions n’ont pas toutes eu lieu sans esclandre. Ainsi, l’artiste Denis Miron a eu l’idée de brûler la moitié des œuvres de son exposition : celles portant sur les mauvaises actions du gouvernement Couillard. « C’est vers un feu de joie du 24 juin que les œuvres furent transportées une à une, tels des tombeaux, par de nombreux porteurs pour y être purifiées par le feu », explique M. Gagné.

Du côté des activités alimentaires, les vendredis soirs et les dimanches matins sont très occupés. L’équipe du bistro insiste sur la propreté, l’accueil, la beauté des aliments et la qualité du service. Lise Alarie, « la directrice humaine des ressources », comme l’appelle affectueusement M. Gagné, supervise la cuisine et est responsable des bénévoles pour toutes les activités. Les bénévoles sont quant à eux répartis en 16 comités s’occupant de la promotion, de la direction artistique et des divers projets.

Cet été, des projets étudiants ont amené la création de plusieurs emplois. Grâce à ses revenus ou à des subventions, l’organisme a pu acheter l’édifice de la Caisse Desjardins afin d’en faire un centre administratif et participer à l’amélioration du parc Harricana. De même, ils transformeront une pièce du sous-sol du bistro pour en faire une chambre froide. Mais M. Gagné insiste pour dire qu’« ils ne sont pas propriétaires et que tous les bâtiments améliorés reviendront à la Ville de Val-d’Or lorsque Vision Vassan cessera ses activités ». « Nous sommes un organisme sans but lucratif », mentionne-t-il.

En résumé, M. Gagné souligne que l’objectif principal pour le futur est de maintenir vivant ce lieu de rencontre afin de dynamiser la communauté. N’est-ce pas qu’un tel organisme a sa place dans le monde ? \


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.