Une nouvelle expression vient de faire son entrée dans le Petit dictionnaire du Témiscamingue. « Battle of the Bands : Concept original selon lequel la compétition musicale devient une source de financement pour une compétition sportive. » Comme toute expression populaire, une histoire des plus intéressantes se cache derrière celle-ci.

Tout a commencé lors de l’annonce officielle informant la population que les Finales régionales des Jeux du Québec pour l’Abitibi-Témiscamingue, se tenant du 27 au 29 janvier 2017, auraient lieu à Rouyn Noranda, Notre-Dame-du-Nord et Témiscaming. Sachant que plus de la moitié des 12 disciplines au programme allait se dérouler à Témiscaming, il était devenu évident que la ville devait faire preuve d’originalité côté financement afin d’accueillir les 1200 jeunes qui y étaient attendus. C’est en pleine séance intensive de remue-méninges que fut lancée l’idée de Battle of the Bands, un concept qui existait à Témiscaming il y a bien longtemps de cela. En fait, il s’agit d’une compétition pendant laquelle des groupes musicaux s’affrontent. Chacun offre une prestation et un vote détermine le groupe gagnant. La vente de billets pour assister à l’événement devient donc une source de financement intéressante.

François Harrisson Gariépy, directeur des Loisirs et de la Culture à Témiscaming et diffuseur officiel de la Salle Dottori, raconte comment s’est déroulé le recrutement des groupes sur Facebook : « Il y était mentionné que les 4 groupes du Témiscamingue les plus rapides à s’inscrire participeraient à l’événement. Nous pensions devoir attendre quelques jours et relancer les inscriptions. » Surprise! Trois heures plus tard, sept groupes avaient déjà montré de l’intérêt.

Ce sont donc Cletus Jones, Boolzeye, Boomerang et Drama Addicts qui feront exploser la Salle Dottori le 3 décembre prochain pour remettre sur pied le concept de Battle of the Bands. « Cletus Jones est un groupe très connu, tant dans le sud du Témiscaming qu’à North Bay, et qui interprète des covers variant de la pop au hard rock. Le groupe ressemble pas mal à Boolzeye. Ces deux formations interprètent des chansons en anglais. Boolzeye participe à de nombreux festivals dont la Foire gourmande et le Music Fest de Belleterre. Boomerang a la particularité d’être un band de 6 musiciens comptant 5 filles. Leur palette musicale est assez large, variant du country au rock en passant par la pop, majoritairement en anglais, mais avec quelques chansons en français. Drama Addicts est un groupe fort différent des 3 autres. Son matériel est 100% original. Le groupe s’est d’abord lancé dans le punk rock pour évoluer au fil des ans vers la musique indie. Il s’agira donc du seul groupe à ne pas chanter de covers », explique M. Harrisson Gariépy.

En plus d’une bourse de 1500 $, le gagnant méritera un contrat d’engagement pour le spectacle de la Fête du Canada au parc du 75e, à Témiscaming, le 1er juillet prochain. Le vote du public présent comptera pour 1/3 de la note. Un jury évaluera les performances et la note de celui-ci comptera pour 2/3 du pointage final, évitant ainsi que les bands locaux soient favorisés en remplissant la salle de leurs amis.

Déjà, le diffuseur de la Salle Dottori sait que Battle of the Bands sera de retour à l’automne prochain. Alors que la première édition sera exclusive aux groupes témiscamiens, la deuxième ouvrira la porte aux voisins lors d’une confrontation entre le Témiscamingue et une autre région dont l’identité sera dévoilée le 3 décembre. « Personnellement, je suis bien heureux que notre salle puisse contribuer au développement des groupes musicaux de notre région et proposer un concept original dynamique », confie l’homme derrière cette organisation.

Battle of the Bands est donc loin d’être une expression éphémère. Au Témiscamingue, elle fera maintenant partie intégrante de notre vocabulaire. \


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.