Le Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT) est né du besoin des citoyens, confrontés à des projets miniers, de se réunir et de travailler ensemble. Il est constitué de quatre groupes : le Comité de vigilance de Malartic, celui de Granada, la Coalition des citoyens – projet Wasamac Évain et la CSN.
Trop longtemps, les citoyennes et citoyens ont été laissés à eux-mêmes devant les irritants causés à court et à long termes par l’industrie minière. Le REVIMAT cherche à sensibiliser la population aux enjeux du développement minier : ses impacts sur la société, la santé et l’environnement. Le Regroupement veut donner et permettre l’échange d’information sur les lois, les droits des citoyens, les expériences vécues de projets miniers et les protocoles d’entente. Il cherche également à soutenir les actions locales et à partager des stratégies, tout en coordonnant les actions.
Il est devenu essentiel de mettre sur pied et de solidifier un réseau régional qui permet d’intervenir efficacement auprès des différents pouvoirs politiques et gouvernementaux, en devenant une véritable voix politique régionale. Par un laxisme endémique, nos élus ont de tout temps laissé une grande liberté d’opération aux minièresdans le but d’attirer les capitaux étrangers. Ceci s’exprime à la fois par des avantages fiscaux honteux et une loi sur les mines complaisante.
Dessin de Marc Nantel
Le REVIMAT est préoccupé par la multiplication des projets miniers dans la région, notamment les grands projets de mines à ciel ouvert à proximité des milieux habités ou sensibles. Les impacts sociaux, économiques et environnementaux viennent grandement réduire la qualité de vie dans la zone entourant les fosses. Ce sont des dommages trop souvent perçus par l’État comme collatéraux. Ils sont non quantifiés et assumés par les individus. Les balises qui devraient régir l’implantation et le maintien d’une mine à ciel ouvert près des lieux habités ou sensibles sont désuètes ou inexistantes.
Ces inquiétudes et interrogations foisonnent avec les nouvelles formes d’exploitation minière. Une mise à jour des différents impacts à court et à long termes doit être élaborée.
Le régime d’autorégulation minière quant au contrôle environnemental, auquel il faut mettre fin dès que possible, est également une grande source de préoccupations. Il s’agit d’un anachronisme dans nos lois et règlements qui n’a plus du tout sa raison d’être. Il est temps de se regrouper et d’exiger que le gouvernement mette des dents aux différents règlements miniers et environnementaux. Le financement adéquat des ministères impliqués est une priorité.
La région ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la création d’emplois et de la croissance économique éphémère. Même s’il peut être souhaitable, le développement minier exploite une ressource finie : ce n’est donc pas un développement durable, d’où l’importance qu’il soit responsable. Aucune économie ne peut survivre à un territoire dévasté qui serait dépouillé de toutes ses richesses naturelles. \