Pendant qu’elle trace la Voie lactée sur une toile, Francine Plante raconte d’où lui est venue l’idée de son projet à la fois politique, artistique et empreint de spiritualité autochtone. Cette toile deviendra un vêtement de cérémonie en mémoire des 1186 femmes autochtones disparues ou assassinées. Tout au long de l’été et de l’automne, elle part à la rencontre des femmes de Winneway, avec son ouverture et sa passion pour la culture anishnabe qui fait intimement partie de sa démarche artistique.

Elle a voulu prendre part au mouvement de dénonciation en solidarité avec ses sœurs autochtones qui ont perdu des leurs, tragiquement, sans aucune enquête. Avec sa complice, Colette Jacques, elle découvre des femmes d’une grande sagesse, gardiennes du savoir traditionnel. Elle apprend avec elles à broder, à perler, à tisser afin de briser le silence dans la communauté, de se souvenir, dans une atmosphère propre à la confidence, au plaisir. Les femmes se rassemblent dans un cercle de parole et d’apprentissage pour créer des vêtements révélateurs du passé et libérateur pour l’avenir. Francine Plante croit au pouvoir créatif de l’art, afin de rapprocher les cultures et de déconstruire les tabous.

Les douilles de carabine, lourdes de sens, font partie de son processus créatif depuis quelques années. Elle leur donne une autre vocation, celle d’orner un vêtement symbolique, afin qu’elle devienne décorative plutôt qu’explosive. C’est le début d’une longue aventure pour une artiste qui aime provoquer des réactions avec son art chargé de dénonciation. En novembre, ce projet se terminera avec un événement à Winneway ainsi qu’un vernissage de l’exposition à la Galerie du Rift de Ville-Marie. \


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