Pour beaucoup de monde, le retour de la belle saison est synonyme de vacances et de fêtes. Pour bien des communautés autochtones, c’est aussi la saison des pow-wow. D’avril à octobre à travers le Québec, les évènements se succèdent, permettant aux danseurs et aux musiciens d’aller à la rencontre des autres communautés et de célébrer leur héritage culturel en suivant un véritable parcours, communément appelé le Pow Wow Trail. Plus qu’une simple fête, le pow-wow est un moment privilégié de rassemblement communautaire et familial. Pour les curieux, c’est le moment idéal pour découvrir une culture passionnante qui se conjugue au présent.
La tradition du pow-wow ne remonte qu’aux deux siècles derniers en Amérique du Nord. Le mot a son origine dans la langue algonquine, pau wau, qui désignait un leader spirituel, un shaman ou un sorcier. Au fil du temps (et des interprétations étrangères), le terme a fini par être associé au rassemblement. Bien qu’à l’origine, la fête faisait une place privilégiée aux guérisseurs, aux chasseurs et aux guerriers, elle est devenue une célébration de la vie par des chants, des danses, des rituels et des échanges culturels, le tout dans la sobriété la plus stricte.
Un pow-wow, c’est le moment idéal pour voir se déployer une culture vibrante et en pleine éclosion, trop souvent méconnue. Le public y est bienvenu. La communauté qui organise un pow-wow invite des groupes de joueurs de tambour et des danseurs des autres régions à se joindre à eux. Les lieux sont aménagés de façon circulaire, les tambours sont souvent au centre, entourés de la piste sur laquelle évoluent les danseurs vêtus de leurs flamboyants régalias. Tout autour, le public est assis. Toutefois, il ne s’agit pas d’un spectacle. Les musiciens performent à tour de rôle tout au long de la journée, de même que les danseurs. À certains moments choisis, le public est invité à participer aux danses intertribales, un moment de communion tout en simplicité et en bonne humeur.
Dans plusieurs des pow-wow, un animateur (ou un MC) est sur place afin de guider le public et de lui expliquer ce à quoi il assiste. Ce détail important fait en sorte que l’on se sente bienvenu, et il sécurise celui qui assiste pour la première fois à la célébration, en lui donnant en quelque sorte les clés d’un univers qui ne lui est pas familier. L’animateur indique aussi les moments où il est souhaitable de ne pas faire de photo, et explique les danses et les rituels qui ont une signification particulière qui échappe au non-initié.
Les pow-wow des différentes communautés en Abitibi-Témiscamingue ou dans le Nord-du-Québec se tiennent à tour de rôle dès le 13 et 14 juin, avec celui de Pikogan. À l’honneur, les groupes de tambours Northern Voices, Poplar Singers, Four Wind Spirit, Ottawa River Singer, Black Wolf Group et Moosetown feront vibrer le public et les danseurs, dont Malik Kistabish et Jeffrey Papatie. Beaucoup d’émotions au rendez-vous!
Voici les dates des autres pow-wow à retenir sur notre territoire :
Chisasibi : 7 au 9 août
Oujé-Bougoumou : 12 au 16 août
Timiskaming First Nation : 15 et 16 août
Lac Simon : 12 et 13 septembre
Pour en savoir plus sur les pow-wow en général, consultez les archives nationales du Canada en suivant le lien ci-dessous. \