L’orangeraie, de Larry Tremblay, raconte l’histoire de frères jumeaux, Amed et Aziz, qui vivent dans un pays en guerre. Leur vie est bouleversée lorsque l’un des frères se voit dans l’obligation de mourir pour faire honneur à sa famille, en servant de bombe humaine dans un camp ennemi. Amed, le frère survivant, étudie aujourd’hui à Montréal. Grâce au théâtre, il réussit à communiquer à un peuple qui ne connaît pas cette réalité les horreurs et les injustices de la guerre.

Tremblay utilise un style d’écriture très simple dans L’orangeraie. Les phrases sont courtes et épurées, ce qui peut rappeler la conception naïve du monde qu’ont les enfants. De plus, le vocabulaire évocateur transporte le lecteur de la chaleur sucrée de l’orangeraie ayant bercé l’enfance des jumeaux jusqu’au froid glacial des nuits de tempête de Montréal.

Une des plus grandes qualités littéraires de L’orangeraie réside dans la confrontation des réalités opposées dans le récit, ce qui amène le lecteur à se pencher sur des questions fondamentales. La terrible souffrance de la mère des jumeaux qui ne veut pas voir son enfant mourir à la guerre se heurte à l’autorité du père, qui considère ce sacrifice comme un geste digne d’honneur. Quant à Amed, en grandissant, il apprend à distinguer le bien du mal et la vérité du mensonge. Il constate que le mal peut exister partout autour de lui, même chez ceux en qui sa famille a confiance. Bref, ces grandes questions au cœur du roman font de L’orangeraie une œuvre universelle.


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