Le Wapikoni mobile a fait escale, le 27 juillet, dans la communauté algonquine de Lac-Simon. Ce séjour a culminé avec une soirée de projection où les créations des participants ont été présentées à la communauté.


Le Wapikoni mobile est un véritable studio ambulant de création vidéo et d’enregistrement musical. Cette caravane fait escale dans les différentes communautés autochtones du Québec afin de permettre aux jeunes de sortir de l’isolement et de s’exprimer sur leur identité. Pour François Laurent, cinéaste-accompagnateur, les participants sont de véritables ambassadeurs culturels : « C’est dans l’optique de donner une voix aux Autochtones, de briser les tabous et les préjugés, documenter leur culture et ce qui se passe dans leur communauté ». Le Wapikoni fait vivre des succès aux participants par le médium du cinéma. « Ce sont des projets réalisables en quatre semaines et au bout de ça, il y a un produit final, ils peuvent être fiers d’eux », précise Jonathan Levert, cinéaste-accompagnateur.


La roulotte revient au Lac-Simon dans un désir de continuité, pour maintenir des liens et poursuivre le travail créatif. « L’escale est aussi une initiative du Conseil de bande parce qu’il voit l’impact que ça peut avoir chez les participants, ils vont même financer une partie du projet pour qu’on soit capable de revenir le plus souvent possible », relate Véronique Lanoix, intervenante et cinéaste.


Le projet vise le développement de compétences audiovisuelles tout en amenant les participants à s’exprimer sur ce qu’ils vivent. « Je crois fermement que dans certains cas, l’interaction humaine qu’on peut avoir avec les participants peut changer leur vie ou, en tout cas, leur donner une vision plus élargie de leur univers et du monde dans lequel ils vivent. Le contact avec les Blancs passe aussi par moi et si moi je peux réhabiliter ce contact et ces relations-là, d’un à un, ça me réconforte et ça me donne de l’espoir pour l’avenir, tout ça dans une démarche de partage », confie François Laurent.


Différents projets ont mûri dans la tête d’une vingtaine d’Autochtones : un documentaire sur le suicide de proches, la simulation de combat airsoft et le vidéo-clip d’un artiste local. Dans la roulotte, on rencontre Érik Papatie, un inventeur créatif et ami enthousiaste du Wapikoni : « Je prépare mes projets de film lorsque la roulotte n’est pas ici. » Il prépare d’ailleurs un vox-pop sur le classique et le moderne. Afin de prendre part au dialogue, la population est invitée à visionner et à diffuser les créations des Autochtones des quatre coins du Québec.


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