Très récemment, dans les médias, on entendait un grand débat suite à la sortie du maire Jean Tremblay qui désire initier une lutte contre les écologistes et les intellectuels. Selon ce cher M. Tremblay, ce sont ces intellectuels et ces écolos qui freineraient certains projets économiques dans les régions. Ce n’est rien de bien étonnant que de voir ressortir ces mêmes discours anti-écologistes en ces temps d’austérité et de coupures budgétaires massives. Bien évidemment, les régions, dont celle du fameux maire, sont touchées de plein fouet depuis l’automne dernier par de nombreuses mesures. Inutile de les détailler ici, mais ne pensons qu’au démantèlement des organismes de concertation régionale, aux coupures dans les CLD, les CJE, les commissions scolaires, les Agences de santé et j’en passe!
Les pressions se faisant sentir de tous côtés, il faut très certainement un coupable. Dans ce cas-ci, les intellectuels et les écologistes, pourquoi pas? Ce sont eux qu’on blâme depuis des années pour les nombreux échecs industriels et économiques. Eux qui souffrent déjà de préjugés et d’un statut de militants extrémistes, de hippies, etc. Et pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui travaillent dans un objectif de bien collectif.
Depuis des décennies que les groupes environnementaux se battent pour améliorer nos conditions de vie et notre environnement, NOTRE environnement. Cette bataille, ils la livrent quotidiennement sans aide financière publique, contrairement à d’autres organismes qui ont droit à un financement de base. Bien qu’ils ne reçoivent déjà aucun financement, les groupes écologistes du Québec demeurent touchés par les coupures récentes du gouvernement provincial. L’austérité n’est pas un problème nouveau pour l’environnement, il ne fait qu’accentuer et accélérer un processus systémique qui porte de nombreuses valeurs capitalistes où l’environnement n’est certainement pas la priorité. Les coupures au ministère de l’Environnement ont mis fin aux deux seuls petits programmes qui existaient en environnement et font en sorte que toute l’expertise québécoise publique se perd au profit des compagnies privées. Depuis dix ans, le budget consacré à l’environnement a chuté de plus de 5 % alors que le budget global a augmenté de 37 %. Mais attention, vous ne verrez jamais un politicien ou un dirigeant d’entreprise dire que l’environnement n’est pas une priorité.
C’est dire que l’environnement ne peut pas être mis de l’avant sans que l’économie y passe. Pourtant, il a été démontré à de nombreuses reprises ces dernières années qu’une industrie dynamique pouvait très bien s’associer à un respect de l’environnement de plus en plus déterminant. Encore récemment dans les médias, on parlait de l’exemple de la norme FSC, introduite principalement par l’industrie forestière et qui amène une exploitation plus responsable de nos forêts. Ces petits exemples sont toutefois minces en comparaison avec tout le travail à faire pour renverser les discours populistes des Jean Tremblay de ce monde qui font malheureusement écho dans la population.