Christian Paquette est originaire de Lorrainville et a choisi de s’y installer après quelques détours qui l’ont mené à travers la région et le Québec. Bien qu’ayant une formation professionnelle en menuiserie de construction, il entre à l’École québécoise du meuble et du bois ouvré de Victoriaville pour y décrocher une spécialisation en design et gestion de la production du meuble en usine. Il s’illustre parmi les diplômés de sa cohorte.

À son retour en région, il travaille à Rouyn-Noranda pour Ébénisterie le Guillaume, qui fabrique de l’ameublement commercial. Cet emploi lui permet de travailler avec des architectes et développe son intérêt en ce qui concerne l’implantation des bâtiments dans un environnement donné. On devine que c’est aussi à ce moment que lui vient une sensibilité pour le patrimoine bâti.

Vers 1995, il se joint à l’entreprise familiale Voyages Auclair, à Ville-Marie, un commerce pour lequel il va travailler plusieurs années jusqu’à ce que le sort lui réserve du nouveau. En effet, en 2011 à l’aide de sa conjointe Nicole Sabater, il ajoute à ses activités la vente de matériel d’artiste. « Nous étions au courant qu’il y avait des besoins dans le milieu artistique, notamment pour du matériel d’art. C’est à ce moment-là qu’a commencé une histoire complètement folle! », raconte Christian Paquette. En effet, c’était le début de la Fabrique de Geppetto, qui a vu le jour dans le sous-sol d’une résidence familiale à Lorrainville. « Quelques mois plus tard à peine, le lieu était devenu trop petit. On a alors acheté une bâtisse sur la rue commerciale à Lorrainville, et on a ouvert le magasin là-dedans. »

Le bâtiment lui-même représente un intérêt patrimonial puisqu’il fut le premier hôtel du Témiscamingue de 1904 à 1910. En 1926, il devint un magasin général pour se transformer, en 1968, en mercerie pour homme. Les curieux qui s’y rendent peuvent d’ailleurs apprécier un petit circuit patrimonial à l’intérieur où sont présentés actes notariés et photographies d’époque.

Mais l’aventure ne s’arrête pas là. À la Fabrique de Geppetto s’ajoute bientôt la Galerie Notre-Dame. « En ayant la boutique, notre clientèle nous a sensibilisé au manque de lieux de diffusion pour leurs œuvres. Depuis, on présente une exposition à toutes les 8 semaines. On fait de la place autant aux artistes amateurs, émergents qu’aux artistes professionnels », précise Christian Paquette. « Notre planification est complète jusqu’à la fin 2016, alors on songe à ouvrir une 2e salle », ajoute-t-il.

En plus de diffuser leur travail, Christian Paquette accompagne les artistes qui en ont besoin dans leur processus. « On les aide à monter leur exposition, à développer un thème, à élaborer leur démarche artistique, mais aussi pour l’aspect légal des contrats, la promotion et les relations avec les médias. » De son côté, l’artiste est en charge des frais relatifs au vernissage. Au terme de l’exposition, la Galerie Notre-Dame remet à l’artiste un certificat d’exposition qui fait office de bilan de l’activité, ce certificat est signé par la municipalité qui a inclus le processus dans ses règlements municipaux, une première en région.

Questionné à savoir ce qui le motive à travers cet engagement pour le milieu artistique témiscamien et abitibien, Christian Paquette est clair : « Les créateurs sont souvent laissés pour compte et pourtant, ils sont souvent d’excellents ambassadeurs. En représentant notre monde ou nos paysages, ils reproduisent l’âme de notre région. En ce qui me concerne, j’ai choisi de tout mettre en œuvre pour encourager le génie créatif qu’il y a en Abitibi-Témiscamingue. La culture, c’est une des grandes ressources de notre région. »

Malgré la passion, le mariage de l’art et des affaires est un grand défi. « Ça demande beaucoup de temps. On a de grosses semaines! » avoue le propriétaire de la Galerie Notre-Dame. Néanmoins, il ne laisse pas ses propres projets de côté. « Comme promoteur de projets créatifs, il faut être proche des réalités des artistes. C’est donc un avantage de faire aussi de la création car ça me permet d’observer de plus près le parcours à suivre et d’être sensibles aux embûches qui peuvent se présenter. Si tu as la même passion, tu peux parler le même langage! »

Les projets de Christian Paquette sont nombreux. Il travaille actuellement à la réalisation d’un bas-relief de grand format sous forme d’œuvre participative qui mettra les médias sociaux à profit. Ce projet ambitieux, qui se veut d’envergure internationale, se déploiera bientôt et nécessitera la participation de pas moins de 25 000 personnes. Pour en savoir plus, les curieux pourront se rendre sur le site web de la Galerie Notre-Dame où les étapes du projet seront bientôt indiquées.

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