Dans le cas des expositions collectives telles que le Centre d’exposition de Val-d’Or en propose (et d’autres aussi) via le Programme de location d’œuvres d’art (depuis 23 ans) et Repérage pour la Collection Loto-Québec (2006 et 2014), le but de l’évènement est de faire vivre ensemble, durant une période déterminée, plusieurs dizaines d’œuvres d’art et donc d’artistes, tous issus de la région de l’Abitibi-Témiscamingue.
Mais quels sont les objectifs et la pertinence sociale et artistique de ces démarches de commissariat? Tout d’abord, le temps démontre l’intérêt et la préoccupation de la communauté pour ce type d’évènement, ce qui est un facteur important dans la reconduite de tels projets. Ensuite, cette sollicitation des artistes régionaux permet d’offrir à ceux-ci une occasion de voir leurs œuvres exposées au grand public dans un cadre professionnel, et de favoriser la rencontre, le dialogue et la découverte de ce qui se fait.
Et plus encore, ces expositions permettent d’apprécier et de prendre un sain recul sur les pratiques et tendances qui marquent les activités de création en arts visuels au niveau régional mais aussi de faire un parallèle avec ce qui se crée à l’extérieur. Cette possibilité d’appréciation et de repérage dans une visée plus globale est offerte tant aux professionnels qui œuvrent dans les institutions qui exposent qu’à tous les visiteurs qui côtoient le monde des arts visuels en général. À ce titre, peut-on encore parler d’art et de régionalisme?
Est-il dépréciatif d’accoler le terme « régionalisme » à celui d’art? Si l’on pense que les productions artistiques sont le reflet d’un contexte spatio-temporel, alors il est probable que des œuvres puissent être reliées à l’environnement direct dans lequel elles ont été créées et cela n’est en rien négatif. Il est toutefois important de ne pas omettre le regard vers l’extérieur qui inscrit ces œuvres tout aussi probablement dans un momentum créatif qui dépasse les frontières de la région, que l’on pense aux tendances de l’art in situ, de l’installation, de la performance, de l’éco art. Il pourrait être intéressant à ce titre que des évènements qui rassemblent des communautés d’artistes en arts visuels de différentes régions puissent se développer significativement, ainsi que des activités de création hors-les-murs, rejoignant un vaste public, l’impliquant dans les démarches de création dans la perspective de l’art qui relie, une pratique artistique AVEC la communauté.
Par ces expositions collectives, le visiteur apprécie cette diversité de regards qui coexistent si proches de lui, l’incitant peut-être davantage à percevoir les lieux de diffusion comme des lieux de proximité, et à devenir lui-même acteur dans des projets de création publique et communautaire qui pourraient voir le jour dans l’avenir!
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L’exposition Repérage Loto-Québec en Abitibi-Témiscamingue prenait fin le 23 novembre dernier. Les artistes dont les œuvres ont été présélectionnées en vue d’une éventuelle acquisition sont les suivants : Luc Boyer, Céline Brochu, Jocelyne Caron, Renée Carrier, Catherine Dubé, Carole Dussault, Danièle Frenette, Céline J. Dallaire, Édith Laperrière, Christian Leduc, Diane Lemieux, Lee Lovsin, Ariane Ouellet, Sébastien Ouellette, Virginia P. Bordeleau, Lucie Tremblay et Chantal Vallière. C’est Renée Carrier qui s’est vue mériter le prix du public pour son oeuvre Espace libre.