Du 15 au 18 octobre prochain se tiendra la 7e édition de la Biennale d’art performatif à L’Écart, lieu d’art actuel. Cette Biennale constitue un événement majeur dans le calendrier du centre d’artiste de Rouyn-Noranda et représente, à bien des égards, l’aboutissement de sa mission tournée vers la recherche.

L’édition 2014 élargit le mandat habituel de l’événement.  Non seulement la programmation propose des artistes de tous horizons, national et international, mais se veut également une vitrine pour les artistes de la performance de la région. 

La 7e Biennale accueille une rencontre officielle des membres du Réseau canadien pour l’art performance les 16 et 17 octobre. Mais les organisateurs, le duo interdisciplinaire Geneviève et Matthieu,  ont décidé de profiter de la présence de ces nombreux intervenants du milieu de la performance pour leur proposer des rencontres intitulées Vitrines locales de style « show case » afin de montrer des performeurs de la région aux participants de la rencontre.

Vitrines locales

La première de ces rencontres aura lieu le jeudi 16 octobre à 17h30 où l’on pourra assister à une performance d’Andréanne Boulanger à l’Agora des Arts. Artiste multidisciplinaire, Andréanne envisage une performance s’articulant dans le temps pour l’occasion et voudrait questionner le rapport que les gens entretiennent avec l’art. Sur l’utilité/inutilité de l’art.

Pour la seconde, il faudra se transporter au parc de l’Agora des Arts le vendredi 17 octobre. Véronique Doucet nous y attendra. Entretenant toujours un rapport particulier avec les questions environnementales, Véronique Doucet est préoccupée, depuis quelques temps par la notion de vérité, dans la vie comme dans l’art.

Et finalement, le samedi 18 octobre à 14h30, Donald Trépanier investira le Mont Powell avec une série de manœuvres déambulatoires qui confrontera le spectateur à la dualité du vrai et du faux.

Bien entendu, ces Vitrines locales sont ouvertes au public.

La programmation

Parlons maintenant de la programmation régulière. D’abord, le volet public propose en  soirée d’ouverture le 15 octobre à 20 h une performance solo de l’artiste montréalaise Marie Brassard dans une version spéciale de son projet théâtral La Noirceur.

Aussi, les 15, 16 et 17 octobre, les soirées de performance à proprement parler, réunissant des artistes de toutes provenances donnera un aperçu de ce qui se fait en performance actuellement. Ces soirées ont lieu dans les murs de la galerie et débutent toutes à 20h.

Les artistes qui performeront lors de ces trois soirées sont : Marlène B Renaud (Montréal), Eduardo Oramas (Colombie) présenté en collaboration avec 7*11d* à Toronto, Bobo Boutin (Montréal), Sylvie Cotton (Montréal), Triple A Trixie (Brooklyn), Karine Denault et Alexandre St-Onge (Montréal), Tanya Lunkin (North-Bay, Ontario). Benjamin Kamino (Toronto), Eduardo Oramas(Bogota), Randy Gledhill (Vancouver).

Également, Steve Giasson (Montréal) donnera une performance/conférence à L’Écart lieu d’art actuel.  Cette conférence, ayant pour thème les idées reçue en art performatif,  aura lieu à 12h00 le samedi et précédera la performance de Donald Trépanier.

Notons finalement que le Centre d’artiste Le Lobe de Chicoutimi recevra une « extension » de la Biennale avec une soirée de performance le 8 octobre prochain avec les performeurs Andréanne Boulanger, Bobo Boutin, Karine Denault et Alexandre St-Onge.

Apprécier l’art performatif

L’art performatif n’est pas toujours facile à apprécier car il entre en contradiction avec tout ce que le grand public en général connait de l’art.  L’absence d’objet déroute, la relation direct avec l’artiste en déstabilise plusieurs.

Mais la pratique performative, qu’on peut faire remonter facilement aux happenings dada du début du 20e siècle,  sacralise le geste artistique en remettant en question le système de l’art.  Car l’absence d’objet évacue complètement la notion de marché de l’art (chère à une certaine part du public, l’art trouvant pour eux sa signification et son utilité dans sa strict plus value) et la notion de beauté (comment juger de la beauté d’une action?).

Aussi, son immédiateté, la présentation directe donne au spectateur une présence dans l’œuvre; en effet, ses réactions participent souvent à l’évolution de la performance.  Le spectateur devient partie prenante : vivre une expérience comme la Biennale d’art performatif est véritablement VIVRE l’art actuel. 

Comme le disent si bien les organisateurs : « La proximité du spectateur et du performeur rend les deux parties vulnérables et investies physiquement. Ce contact provoque des instants uniques de rencontre et l’art devient le miroir de ce que nous sommes, sans censure. Un espace d’essai, d’échange, d’ouverture et de réflexion, voilà ce qui caractérise la Biennale d’art performatif produite par L’Écart ».

Les soirées de performances débutent toutes à 20h et le coût d’entrée est de 10$, sauf pour la soirée d’ouverture du 15 octobre qui est à 15$.  Les Vitrines locales sont gratuites.


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