L’Abitibi-Témiscamingue est une région agricole située dans la grande ceinture d’argile du Nord-Ouest entre les 46e et le 49e parallèles nord. La date du dernier gel printanier est autour de la St-Jean-Baptiste et la date du premier gel automnal a généralement lieu dans les environs de la Fête du travail. Dans ce contexte d’agriculture nordique, il est presque impossible de réussir une culture de tomates en champ ou de rentabiliser une production en serre qui implique de coûteux investissements en infrastructures et en frais de chauffage. Même les Serres coopératives de Guyenne ont dû faire le choix, probablement déchirant, mais essentiel pour leur viabilité financière, de cesser leur production de tomates de serre, alors que la seule ferme productrice de maïs sucré du Témiscamingue a abandonné cette culture.
Or, notre expérience d’exposant dans les marchés publics de la région nous force au constat suivant : même si nous avons des laitues, du basilic, du kale, des choux verts, rouges, chinois ou de Savoie, des rabioles, des carottes, des courgettes, des betteraves, de la bette à carde, du brocoli et du persil, si nous n’avons pas de tomates, de concombres, de maïs, voire même d’aubergines, nous n’avons RIEN. Rien du tout. Le grand vide total… Plus encore, nous aurions besoin de dix tit-cochons de pacage bien roses et mignons pour manger tous les légumes que nous ramenons des marchés publics et qui se perdent par manque d’intérêt. Force est de constater que, dans un contexte de mondialisation des marchés de l’alimentation où tous les légumes sont présents en permanence dans les épiceries peu importe la saison, même l’Abitibi-Témiscamingue recherche davantage l’exotisme des aubergines qu’un bon chou d’été local bien croustillant et bien piquant pour faire la meilleure salade qu’on n’ait jamais mangée…
Et si, collectivement, nous adaptions notre identité culinaire à notre besoin d’appartenir à notre territoire nordique autant qu’à la planète toute entière? Et si nous devenions de valeureux citoyens d’une région extraordinaire sans renier notre désir de nouveauté et notre curiosité? Qui a dit que les choux n’avaient rien d’exotique? C’est pour répondre à ces questions que nous entretiendrons, tout au long de l’été, une campagne de diffusion de recettes intitulée Chou fier! Chou caramélisé au pesto, boulettes de bœuf au kale et aux tomates cerises compotées au BBQ, pâtes carbonara au chou de Savoie, pâté chinois marocain où le chou remplace le maïs, bouchées de chou roulé asiatique, alouette : autant de recettes pour changer d’air tout en profitant des bienfaits nutritionnels des crucifères et en participant activement au principe de l’achat local, équitable et respectueux de l’environnement.
Nous lançons donc un défi à l’Abitibi-Témiscamingue : acheter au moins un crucifère par semaine dans les marchés publics de la région. L’énergie du territoire, la force et la valeur des nutriments et des vitamines, c’est dans les légumes de distinction produits dans un sol d’argile et un climat de contrastes d’une région unique qu’elles se trouvent.
Pour vous nourrir d’idées grâce à la campagne Chou fier!, nous vous invitons à aimer notre page Facebook : www.facebook.com/neofermedlaturlute.