Jacques Pelletier n’est pas né à Malartic, mais c’est tout comme. Il est 100% Malarticois de par son cœur, son implication et ses souvenirs auprès de la communauté. Depuis l’âge de 5 ans, il a grandi dans cette ville minière de plus de 3 300 habitants. Ne soyez pas dupe, quand je dis ville minière, il ne faut surtout pas vous laisser aveugler par la richesse qui se cache sous vos pieds au détriment de celle qui se trouve devant vos yeux, la richesse culturelle! Malartic regorge de trésors et d’artisans et Jacques Pelletier est l’un deux.
Pour fêter ses 75 ans, la ville a fait appel à cet artiste, lui donnant le mandat de créer une sculpture racontant l’histoire de Malartic. Une œuvre qui serait exposée en permanence à la bibliothèque municipale pour rappeler de bons souvenirs aux plus sages et éveiller la curiosité des plus jeunes.
La seule restriction? Créer une œuvre à son image, mettre de l’avant son style, offrir une pièce à saveur Jacques Pelletier. Il avait donc carte blanche! « J’ai été touché et fier que l’on pense à moi pour créer une sculpture à l’image de ma ville », raconte le sculpteur.
A-t-il eu peur de craquer sous la pression? « Non, j’avais une foule d’idées en tête, j’étais imaginatif dès le début! » s’exclame l’artiste. Après s’être isolé quelques temps dans son havre de création, soit son garage modifié en atelier, Jacques Pelletier proposa non pas un croquis de son projet, mais plutôt une maquette miniature qui allait mieux aider à visualiser ses idées. Bon, parce que oui, il avait carte blanche, mais quand même, il devait faire approuver par le conseil! « Ça n’a pris qu’une seule minute et bingo! Ils étaient sous le charme et convaincus! »
C’est alors que Jacques Pelletier hiverna de novembre à mars, pour créer ce qui allait devenir Raconte-moi Malartic, une œuvre historique dévoilant un message aussi brillant que sa finition de bronze. « Raconte-moi Malartic, c’est une famille. Un père, une mère et un enfant. Le père joue avec son enfant alors que la dame est assise et lit un livre qui raconte l’histoire de Malartic. »
Au premier coup d’œil, lorsque l’on voit le père et le fils jouer, on ressent toute leur proximité, leur joie de vivre et leur complicité. Les personnages n’ont pas de visage, propre au style figuratif de l’artiste qui se respecte dans son amour des courbes et de l’art moderne. Au centre, c’est la mère, le noyau familial, la force qui renferme toute l’histoire de cette vie possible. Bien assise sur une souche, elle observe religieusement le livre qu’elle tient et dans lequel se trouvent deux anciennes images de Malartic, soit le train et l’ancienne mine. De plus, un texte explicatif relate les faits historiques.
Le projet a été dévoilé le 28 avril 2014, soit 75 ans après que la ville ait reçu ses lettres patentes en 1939. « J’avais vraiment des papillons dans l’estomac et j’avais les larmes aux yeux de voir et de sentir toute cette reconnaissance des citoyens. C’était magnifique. Le petit gars de Malartic était touché », conclut Jacques Pelletier avec émotion.