Le roman Laura Laur de Suzanne Jacob, publié en 1983, raconte la vie d’un personnage hors du commun. Son existence, de l’enfance à la mort, est racontée par quatre narrateurs différents, qui relatent son passé difficile, son problème avec l’autorité, sa rencontre avec un homme qui l’éloigne de son frère, son avortement – le fœtus servi sur un plateau d’argent –, la mort de son enfant, ses problèmes psychologiques et sa vie amoureuse.
La famille, l’amour, la religion, la sexualité, l’indépendance et le suicide sont des thèmes abordés. La narration se fait à la première et à la troisième personne du singulier, selon le personnage qui prend la parole, et varie d’un chapitre à l’autre. On constate que l’utilisation du « je » rend le ton plus personnel, tandis que la troisième personne offre un point de vue plus détaché. L’une des forces du roman réside dans ce changement de narrateur qui rend la lecture dynamique. Un des points négatifs, par contre, est l’amitié invraisemblable entre les couples formés par Thérèse et Serge et Agnès et Gilles.
L’histoire nous hante encore après la lecture, car il y a plusieurs mystères qui ne sont pas résolus et qui nous forcent, comme lecteur, à nous questionner. Sommes-nous capables de saisir le personnage de Laura Laur? Nous échappera-t-elle toujours?
On retient de cette œuvre que chaque personne a une vision différente de nous-mêmes. On aura beau demander leur avis à des gens proches de nous, leurs manières de nous voir et leurs réponses varieront sur certains points.