S’il est un sujet qui fait partie de l’imaginaire québécois, c’est bien celui des camps de bûcherons.  Bien ancré dans l’histoire du Québec et source de folklore et de légendes, le travail des bûcherons a été le centre d’une intense activité économique. Pourtant, si on n’a pas la chance d’avoir rencontré quelqu’un qui nous l’a raconté, ce monde reste inconnu à la plupart d’entre nous.

On a bien vu des images dans des films, entendu des chansons qui le relate ou s’être fait dire quelques anecdotes par notre grand-père, le vécu quotidien des chantiers jusqu’à la fin des années 50 a été peu documenté. Et c’est dommage parce qu’avec la disparition des derniers à l’avoir connu, c’est un pan de l’histoire et de notre mémoire collective qui s’en va.

Le père de Raymonde Beaudoin a été bûcheron et sa mère, cuisinière de camps dans Lanaudière.  C’est à travers leurs témoignages que l’auteure a trouvé l’information et l’inspiration pour nous raconter la vie quotidienne des camps et le courage de tous ceux qui ont exercé ce dur métier. Dans les années 80, l’auteure et sa famille ont même monté un spectacle qui racontait la vie dans les chantiers. Le livre de Raymonde Beaudoin vient aujourd’hui faire œuvre documentaire.

Après avoir présenté brièvement les statistiques démontrant l’importance du phénomène et les réalités socio-économiques ayant conduit à son déploiement, Raymonde Beaudoin décrit comment s’installait un chantier et comment s’organisait la vie au quotidien. Bien sûr, elle prend le temps de nous présenter le vocabulaire des chantiers et ses « quelques » mots anglais.

Divisé en courts chapitres traitant chacun d’un sujet en particulier (la journée du cook, le travail du bûcheron, les salaires, etc.), le livre nous dresse un portrait court mais global de diverses facettes de la vie de chantier. Cela se fait de façon sympathique puisque c’est à travers l’exemple de ses parents, et de ceux qu’ils côtoient, que nous sont présentées ces réalités, d’autant plus que de nombreuses photos de famille viennent illustrer les propos de l’auteure.

C’est donc par les témoignages et les anecdotes de quelques personnes que nous est présenté tout un monde. Pour ma part, j’aurais pris encore plus de détails, d’aventures et d’histoires… Mais c’est certain que moi je suis gourmand! Ah oui, parlant d’être gourmand, il y a même quelques recettes d’antan dans le livre. Et au moment où je mettais la main sur ce bouquin, une amie cherchait une recette de galettes à la mélasse… Il y a des savoirs qui ne doivent pas se perdre!

La vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune

Raymonde Beaudoin, Septentrion, 2014, 168 p.


Auteur/trice