Depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs années, Stanley Vollant, le premier chirurgien autochtone du Québec, parcourt à pied les différentes communautés des Premières Nations du Québec dans le but de donner un message d’espoir aux jeunes autochtones. Au début du mois d’octobre, son chemin le menait à travers l’Abitibi et le Témiscamingue.
Le périple de l’automne 2013 s’est déroulé entre le 20 septembre et le 11 octobre, un parcours allant de Rapid Lake à North Bay, sillonnant sur plus de 600 kilomètres ce territoire algonquin. À chaque section du parcours, un groupe de marcheurs, allochtones et autochtones s’est joint à lui, en plus des marcheurs d’un jour, question de signifier leur appui à la cause du Dr Vollant.
Ses objectifs? Inspirer les jeunes, faire valoir l’importance des aînés et favoriser une meilleure compréhension entre les cultures allochtones et autochtones. C’est un programme ambitieux, mais il s’est donné plusieurs années pour porter ce message à travers toutes les communautés du Québec.
Il souhaite insuffler aux jeunes des différentes communautés qu’il visite un espoir réel. « Je me suis souvent fait traiter d’utopiste et de rêveur », explique le pèlerin peu ordinaire. « Mais si personne ne rêvait à améliorer le monde dans lequel on vit, on ne transformerait rien », dit-il en citant des extraits de la chanson Imagine de John Lennon qui lui sert d’inspiration. Ce qu’il communique aux jeunes, c’est « l’importance d’avoir confiance en leurs propres moyens, en leur potentiel humain pour la réalisation de leurs rêves et de ceux de leurs communautés ». Il veut aussi les sensibiliser à la valeur dans le monde moderne de leurs origines, du lien avec leur territoire et de leur identité culturelle.
Chantal Kistabish est l’une des courageuses qui a accompagné Stanley Vollant lors de son passage dans les communautés du secteur de l’Abitibi. « C’est un défi personnel que je souhaitais relever, car comme coordonnatrice de Québec en Forme, je voulais visiter les communautés soutenues par notre organisme ». Elle a parcouru plus de 390 km malgré quelques blessures. « J’ai marché tous les jours. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi difficile, mais c’est une expérience qui m’a fait grandir », confie Mme Kistabish. « Peu importe le milieu d’où on vient, du communautaire ou des universités, tous les marcheurs sont sur un pied d’égalité, on a tous mal aux mêmes places! Mais plus important que tout, c’est de constater que l’on n’est pas tout seul à se soucier du sort des jeunes de nos communautés. »
Même si le périple de 2013 est terminé, d’autres marches sont prévues pour 2014 et 2015. Stanley Vollant continuera de marcher pour livrer son message aux jeunes autochtones, celui de la nécessité d’acquérir de saines habitudes de vie pour le maintien d’une bonne santé physique et mentale, spirituelle et émotionnelle, celui de se prendre en main pour se faire un avenir à la hauteur de leurs rêves.