C’est en 1920 que le conseil municipal d’Amos statue au sujet du cinéma et se réserve le droit de tolérer ou de prohiber les représentations. En outre, il faut consulter les autorités religieuses avant d’accorder les autorisations, car elles sont gardiennes des bonnes mœurs. Certaines demandes de projection sont refusées, mais il y a tolérance, pourvu que les films aient un caractère instructif ou religieux. À cette époque, la plupart des projections ont lieu à la salle paroissiale. En avril 1930, le cinéma paroissial d’Amos propose « [l]a plus grande vue du siècle » : Le Bossu de Notre-Dame avec Lon Chaney. Prix d’entrée : 0,55 $. Les revenus servent alors à payer la taxe d’amusement et à financer les œuvres de la paroisse et l’assistance publique.
En 1937, on construit le Théâtre Royal, la première salle de cinéma à Amos. La programmation compte environ quatre films par semaine, en anglais et en français. La Gazette du Nord donne un résumé du programme chaque semaine, ainsi que les synopsis. Le Théâtre Royal présente également des pièces de théâtre, des conférences et des rencontres de différents groupes. Durant la même période, l’Office national du film propose des projections dont l’admission est à contribution volontaire. Puis, en 1948, le Théâtre Amos, disposant de six cents places, ouvre ses portes. L’établissement accueille plus de 4000 personnes durant sa semaine inaugurale. Sont projetés Le mariage de Ramuntcho, premier film français en couleur, et à A Chum pat Oxford avec Laurel et Hardy.
Déjà, en 1950, les organismes et regroupements peuvent compter sur une cinémathèque à Amos. Le service de prêt des films et du projecteur est gratuit à l’école Supérieure Saint‑Viateur. Se succède alors ciné-club, ciné-répertoire et ciné-qualité qui portent à l’écran dans différents lieux les œuvres cinématographiques de facture plus artistique et moins commerciale. Ainsi, les élèves du Collège d’Amos ont leur Ciné-club animé de discussions à partir de 1962. Puis la Société culturelle d’Amos et l’Office des communications sociales prennent le relais. Enfin, le comité Image en ville offre en 1976 et 1977 du cinéma de répertoire à l’agora de la polyvalente de la Forêt, ainsi que dans les salles de cinéma de la ville.
De plus, l’Office des techniques de diffusion de l’Abitibi-Témiscamingue, ainsi que Réal Larochelle, président de l’Office diocésain, offrent aux éducateurs et aux amateurs un stage en « Esthétique cinématographique » et en préparation de l’enseignement du cinéma. Cette activité de perfectionnement offerte au Mont-Vidéo en juin 1967 propose des ateliers, des conférences et des visionnements du nouveau cinéma.
Les Amossois, fidèles cinéphiles, sont au rendez-vous jusqu’en 1983 au Théâtre Royal et, jusqu’en 1985, au Théâtre Amos. La venue de la vidéo et de la disponibilité d’une grande sélection de films à domicile provoquent la fermeture des cinémas. Cependant, comme au premier temps de la ville dans la salle paroissiale, c’est dans la salle de spectacle du centre socioculturel que la population pourra à nouveau se retrouver pour visionner sur grand écran les primeurs du 7e art. L’actuel Cinéma Amos, sur la rue Principale, débute ses activités en 1997. Depuis, les cinés-qualité sont présentés dans cet établissement.